Le nouveau rapport de l’Onusida ne sera présenté, dans son intégralité, qu’à la veille du grand congrès sur le sida, qui se tiendra à partir de ce dimanche jusqu’à vendredi prochain à Washington, mais certains chiffres ont déjà été révélés. Intitulé « Ensemble nous vaincrons le sida », le rapport 2012 de l’Onusida contient en effet les données les plus récentes sur la pandémie : nouvelles infections par le VIH, patients bénéficiant d'un traitement antirétroviral, taux de décès liés au sida, incidence du virus chez les enfants… Mais ce rapport met aussi en avant les nouvelles avancées scientifiques et les progrès sociaux réalisés au cours de ces dernières années, en plus d’un aperçu des investissements liés à la lutte contre la maladie.
Mauvaise et bonne nouvelle à la fois : le nombre de personnes infectées par le VIH atteint un chiffre record - 34,2 millions de personnes dans le monde - qui s’explique aussi par l’allongement de durée de vie ! De plus en plus de patients bénéficient, en effet, de l’efficacité des antirétroviraux. Autre statistique historique : ils sont désormais plus de 8 millions de personnes contaminées par le virus à prendre ces médicaments dans les pays en développement, une hausse de 20 % en 2011 par rapport à 2010. Cette progression a notamment entraîné, l’année dernière, une baisse de 24 % de la mortalité. Le recul le plus spectaculaire du nombre de décès a été constaté en Afrique subsaharienne où il y a eu, l’an dernier, 31 % de décès en moins par rapport à 2005. Dans cette région, la plus dévastée par la pandémie, le pourcentage de personnes traitées par des antirétroviraux a explosé en passant de 19 % en 2010 à 56 % en 2011.
Des antirétroviraux moins chers
Une bataille en partie gagnée ? « Une décennie de traitement antirétroviral a transformé l’infection du VIH d’une sentence de mort à une maladie chronique gérable », se félicite Ban Ki-moon, dans l’introduction du rapport de l’Onusida. Le secrétaire général de l’Onu espère, en effet, parvenir à « assurer que la totalité des 15 millions de personnes ayant besoin d’antirétroviraux puissent en disposer d’ici 2015 ». Pour l’instant, selon l’Onusida, ils ne sont qu’un peu plus que la moitié (54 %) à pouvoir en bénéficier dans les pays pauvres et dans les pays à revenus intermédiaires. Mais cet objectif pourrait être atteint grâce à la baisse des prix. Le coût annuel d’un traitement antirétroviral a sensiblement baissé : il a été divisé par cent en dix ans ! Il est, en effet, passé de 10 000 dollars par personne en 2000 à moins de 100 dollars en 2011. Autre enjeu de taille : les antirétroviraux pourraient ralentir la propagation du virus : l’Onusida, rappelle ces récentes études cliniques, qui ont montré que chez une personne séropositive traitée par antirétroviraux, le risque de contaminer son partenaire sexuel était réduit de 96 %. Pour autant, nombre de scientifiques estiment qu’il faut aller plus loin. Et en marge de cette 19ème conférence, une initiative internationale a été lancée en ce sens par des chercheurs.
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