La question des déserts médicaux doit interpeller tous les médecins, ce qui veut dire que nous devons y réfléchir pour participer avec d'autres à trouver une solution. La quatrième année d'internat peut constituer une voie de réflexion, ce n'est pas la seule mais elle n'est sûrement pas à écarter d'un revers de main. La condition, à mon sens essentielle, est qu'elle se fasse sur la base du volontariat, qu'elle soit valorisée sur le plan financier, cursus ou autre incitation pertinente.
Je pense réellement qu'une telle expérience peut se révéler particulièrement formatrice avant une installation définitive. Le contexte local est fondamental, sachant que les besoins ne sont pas les mèmes en fonction des régions et communes concernées et que nombreux sont les élus qui ont proposé des solutions à la fois innovantes et pragmatiques, en partenariat avec des soignants intéressés et volontaires.
Quant à la question de l'encadrement, deux remarques : la première, qu'après trois années d'internat, il est temps de devenir autonome ; la seconde, qu'aujourd'hui sur n'importe quel problème de diagnostic ou de traitement, la réponse est bien souvent accessible, pourvu que l'on ait accès à internet. Ceci n'est pas incompatible avec l'idée d'un référent joignable, à qui faire parvenir un dossier complexe, et qui puisse apporter une réponse rapide.
Ces quelques lignes paraîtront peut-être « hors sol » à certains. Mais d'autres qui ont réfléchi, sans goût particulier pour les polémiques inutiles, ont probablement d'excellentes suggestions à faire pour avancer sur une question évidemment complexe. Car le sujet des déserts médicaux n'est pas le problème exclusif des politiques, c'est aussi celui de tous les médecins et ils doivent s'en emparer, jeunes et anciens de concert. Cette exigence est aujourd’hui une nouvelle facette du « care » qui alimente notre vocation.
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