Le suicide des étudiants en médecine n’est pas comptabilisé, ni médiatisé ; il reste une omerta ; merci à l’association LISSEIM d’exister pour que cela change. Faut-il rappeler que ces études sont longues, difficiles et qu’elles nous transforment profondément grâce à nos professeurs (et chers maîtres) le plus souvent. Dans «Le Quotidien» du 5 février on lit aussi : « A quoi servent les médecins s’ils sont remplacés par des ordinateurs ? »
Et puis, je viens de répondre à un questionnaire téléphonique de la Sécu sur la gestion de la crise dans lequel on me demande : approuvez-vous l'autorisation de la prescription de l’oxygénothérapie à domicile ? Il n’y avait pas possibilité de répondre : « mais de quoi ils se mêlent ? »
La disparition de la gynécologie médicale, était déjà une violence faite aux femmes et aux médecins. Sans dénigrer le rôle des sages-femmes et des infirmières, il est évident que le ministère de la Santé considère qu’une blouse blanche en vaut une autre.
La prise en charge pratique de la soi-disant pandémie s’est faite grâce aux généralistes qui ont monté les centres Covid. Ils savent s’appuyer depuis toujours sur leur réseau de spécialistes et nous étions là. Qu’est-ce que ces structures de « santé » inutiles qui se gargarisent de leurs exploits ? Inutiles et coûteuses (nous ne nous sommes pas octroyés de 13e mois au chaud à la maison). On n’a pas besoin d’eux pour travailler en réseau. Ils font miroiter de l’argent à des professionnels de santé prêts à monter dans leur poulailler pour une proximité physique qui apporte quoi ? À part des problèmes de parking pour les malades ?
S’ils avaient laissé les médecins généralistes exercer leur art, on aurait probablement évité le confinement et les dépenses absurdes qui ont suivi. Veulent-ils prendre notre place pour notre supposée incompétence à soigner, notre soi-disant incompétence à l’économie ou les deux ?
Le médecin libéral ignore cela : il a le nez dans le guidon ; il s’imagine encore qu’il est autonome avec son salaire de coiffeur, ignorant que ses propres petits avantages fiscaux sont le fruit de transactions de syndicats initiés à « l’esprit trotskiste du ministère de la maladie, administration pléthorique, à la syntaxe lourde, au vocabulaire torturé par la perversité marxiste et la rage égalitaire » *.
Nouveau credo proposé aux hauts fonctionnaires du ministère de la Santé en attendant qu’il soit entièrement vidé de ses fonctionnaires à chaque mandat présidentiel (ils ne savent pas eux-mêmes quel nombre ils sont). À réciter donc, tous les jours : « J’ai confiance dans les médecins libéraux pour soigner. Ils sont dressés depuis la faculté. Je sais que ce sont eux qui me feront faire des économies ».
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