J’EXPLIQUE
› Même si la consommation d’alcool a été divisée par deux entre 1960 et 2009, encore 15 % des Français boivent tous les jours (dont 23 % d’hommes et 8 % de femmes). Le vin reste, de loin, la boisson la plus consommée.
› À dose excessive, l’alcool contribue de façon directe ou indirecte à 14 % des décès masculins et 3 % des décès féminins. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité prématurée en France.
› L’OMS a défini le niveau moyen de consommation à risque comme étant de 20 à 40 g d’alcool par jour pour les femmes et de 40 à 60 g par jour pour les hommes. Au-delà de ces seuils, la consommation est considérée comme « nocive » ou « à problèmes » et dommageable à la santé physique ou mentale.
› La consommation d'alcool expose à des risques multiples en fonction des quantités absorbées. Certaines maladies sont l’apanage de l’alcool, telles la cirrhose alcoolique ou les atteintes neurologiques (syndrome de Korsakoff). En cas de cirrhose et/ou d’hépatite alcoolique sévère, la survie à 5 ans varie de 20 % à 60%.
› L'alcool est un facteur de risques de de nombreuses autres pathologies. Notamment le cancer des voies aérodigestives supérieures (bouche, pharynx, larynx, œsophage), du foie, du sein ou encore du cancer colorectal ainsi que des maladies cardiovasculaires (HTA, cardiopathie ischémique). Des troubles cognitifs sont observés chez plus de 50 % des personnes alcoolodépendantes et sont lentement réversibles : altération de la mémoire, inadaptation de certains mouvements, etc.
› L’alcoolisme s’accompagne aussi souvent de troubles neuropsychiatriques tels que l’anxiété, la dépression, des troubles de l’humeur ou de la personnalité (15 à 30 % des cas pour la dépression et l’anxiété). Cette comorbidité complique le traitement et constitue un élément de mauvais pronostic.
J’ALERTE
› Les personnes qui boivent le plus d’alcool ou qui vivent dans un environnement où l’on boit beaucoup d’alcool sont plus à risque d’alcoolopathies.
› Quel que soit leur niveau de consommation, les femmes ont un risque de maladies dues à l’alcool accru (à masse égale, elles ont un volume d’eau dans le corps inférieur à celui des hommes).
› Le risque de décès lié à l’alcool est augmenté de 25% chez les hommes d’âge moyen issus de groupes socio-économiques défavorisés, comparativement à ceux des groupes plus aisés.
› Chez les jeunes, la tendance est au binge drinking. Les seuils sont de quatre verres ou plus d’alcool en moins de deux heures pour une fille et cinq pour un garçon, mais les consommations sont en général beaucoup plus importantes. Cette pratique a des conséquences néfastes sur la santé des adolescents (diminution des capacités d’apprentissage et de mémorisation à long terme, impulsivité accrue, impact sur
l’apprentissage des émotions, l’anxiété et l’humeur) et augmente les risques de dépendance par la suite.
› Chez la femme enceinte, l’éthanol franchit facilement la barrière placentaire. Les perturbations peuvent aller de troubles comportementaux mineurs à des anomalies sévères du développement se manifestant par un syndrome d’alcoolisation fœtale (0,5 à 3 cas pour 1 000 naissances en France). L’absorption d’alcool est délétère pendant toute la grossesse et il n’a jamais été mis en évidence de seuil en deçà duquel les risques sont nuls.
JE PRESCRIS
› L’alcool n’est pas un produit indispensable au fonctionnement de l’organisme.
L’OMS recommande de ne pas dépasser trois verres de boisson alcoolisée par jour pour les hommes et deux pour les femmes et de réserver un jour par semaine sans alcool. En deçà de ces seuils, le risque
d’atteinte toxique liée à l’alcool semble moindre, sauf en ce qui concerne le cancer.
› Le traitement de la dépendance repose sur une psychothérapie, une modification des liens environnementaux et sociaux et des médicaments. Actuellement les objectifs consistent à atteindre idéalement une abstinence totale et à vie sinon, le retour à une consommation contrôlée.
JE RENVOIE SUR INTERNET
Mise au point
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Étude et pratique
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Cas clinique
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