Il y a quelques semaines, le BEH (1) indiquait qu’en France, en 2015, « quatre cancers sur dix environ étaient attribuables aux facteurs de risque liés au mode de vie et à l'environnement étudiés ; ainsi 142 000 cancers auraient pu être évités, par des actions de prévention primaire, sur les 346 000 nouveaux cas diagnostiqués chez les adultes ». Par rapport à une précédente édition sur les causes du cancer en 2000, cette fois-ci davantage de facteurs de risque – au total 13 – ont été pris en compte chez les adultes de plus de 30 ans : tabagisme, consommation d'alcool, alimentation, surpoids et obésité, infections, utilisation d'hormones exogènes… mais aussi pollution atmosphérique et radiations ionisantes. Dans ce travail, coordonné par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC, OMS) et qui a mobilisé plus de 80 experts, l’estimation des fractions attribuables repose – entre autres – « sur des hypothèses fortes (temps de latence de 10 ans, indépendance entre les facteurs de risque étudiés) ».
→ Le tabac reste de loin le premier facteur de risque évitable, puisqu’à lui seul, il est la cause de 20 % des cancers.
→ L'alcool arrive ensuite, étant responsable de 8 % des nouveaux cas de cancers en 2015.
→ Le surpoids et l'obésité : 6,8 % chez les femmes (contre 4,2 % côté masculin) ; et l'alimentation : 5,7 % chez les hommes (contre 5,1 % côté féminin). Le BEH analyse en détail différents facteurs de risque alimentaire : c'est la consommation insuffisante de fruits (< 300 g/jour) ; de fibres (< 25 g/jour) ; et la consommation de viande transformée qui sont surtout pointés du doigt, étant responsables respectivement de 4 950 ; 4 723 et 4 380 nouveaux cas. On attribue à la consommation insuffisante de fruits trois fois plus de cas chez les hommes que chez les femmes. La consommation insuffisante de légumes (< 300 g/jour) est quant à elle responsable de quatre fois plus de cas côté masculin.
→ La responsabilité des infections (4 %) est également loin d'être négligeable. Le papillomavirus humain est le principal agent infectieux responsable d’environ 6 300 cancers en 2015 : 1 800 chez l'homme et 4 500 chez la femme. En France, la couverture vaccinale des filles de 16 ans contre le HPV était inférieure à 15 % (BEH, 2016). Les autres agents infectieux mis en cause sont helicobacter pylori, virus des hépatites B et C, virus Epstein-Barr, et virus de l'herpès de type 8. L’hépatite B a causé près de 700 cancers du foie en 2015.
→ L'exposition aux rayonnements ultraviolets solaires est responsable de 10 340 nouveaux cas de cancer (3 %).
→ Les traitements hormonaux contraceptifs sont impliqués dans 585 cancers. Mais ils permettent aussi d’éviter 1 663 cancers de l’endomètre et 796 de l’ovaire.
→ Une activité physique insuffisante (< 30 minutes/jour) est impliquée dans la survenue de près de 3 000 nouveaux cas.
→ Et la pollution de l’air extérieur dans celle de 1 466 en 2015.
1- BEH. Les cancers attribuables au mode de vie et à l’environnement
en France en 2015, n° 21, 26/06/18.
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