Aujourd'hui, la composante psychique de cette maladie n'est pas assez prise en compte, ou seulement par instants, au moment de l'annonce du diagnostic par exemple, et en centre hospitalier. En pratique, le reste du temps, elle demeure souvent oubliée, passée sous silence. Le dernier Plan cancer 2014-2019 souligne ainsi l’importance du traitement de la souffrance psychique. Ainsi, en janvier dernier, l’Institut national du cancer (INCa) a publié un référentiel sur ce thème. Un des principaux objectifs est « d’aider les professionnels à détecter et évaluer les besoins des patients en situation de souffrance psychique » et de pouvoir proposer un accompagnement et des solutions aux malades concernés. Sans oublier non plus leur entourage ! Les troubles émotionnels concernent près de 40 % des patients. Des symptômes anxieux ou dépressifs se retrouvent chez 15 %, quel que soit le stade de la maladie. Or, l’INCa insiste sur les conséquences parfois majeures de tels problèmes : la souffrance psychique est associée à des hospitalisations plus longues. Une dépression est un facteur de mortalité, en partie lié à un problème d’observance des soins, selon certains travaux. Dans son rapport, l’Institut du cancer donne des clés pour aider au dépistage de ces troubles jusqu’à leur prise en charge.
► Différentes circonstances sont susceptibles de rendre le patient vulnérable tout au long de son parcours de soins : attente/annonce du diagnostic ou d'un risque génétique ; changement de traitement ; échappement thérapeutique ; décision thérapeutique difficile ; traitement mutilant ; retour à domicile ; fin du traitement ; bilans de surveillance ; récidive ; reprise du travail.
► Les points de vulnérabilité propres à chaque patient : âge inférieur à 50 ans ; antécédents psychiatriques personnels mais aussi familiaux ; présence d’une ou plusieurs addictions ; isolement social ou événement dramatique récent ; maladie chronique ou handicap physique ; difficultés financières, familiales ou sociales importantes.
► Pour que la prise en charge soit optimale, l’INCa insiste sur la bonne coordination entre les différents professionnels de santé, et le partage d’informations grâce au Programme personnalisé de soins (PPS) qui rassemble tous les éléments liés aux soins du patient (remis au patient lors du dispositif d’annonce).
Aujourd’hui, l’approche psycho-oncologique fait partie de la prise en charge des patients. « Cela suppose des liens de collaboration étroits avec les équipes médicales et paramédicales, parmi lesquelles le médecin généraliste occupe une place centrale », insiste l’INCa. Les techniques de prises en charge spécialisées en cancérologie sont diverses (médicamenteuses, psychothérapeutiques, individuelles ou collectives). La prise en charge sera bien sûr graduée selon les compétences et expériences des soignants, et le généraliste se fera aider par des professionnels expérimentés.
Source : « Repérage et traitement précoce de la souffrance psychique des patients atteints de cancer - avis d’experts ». INCa. Janvier 2018.
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