> Grâce à l’échographie et à l’IRM, il apparaît certain que le siège de la souffrance du syndrome de l’épine calcanéenne se situe, en général, 1 à 2 centimètres en avant de l’enthèse de l’aponévrose plantaire (figure 2).
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L’enthésophyte parfois visible sur un cliché radiographique de profil correspond à une ossification de l’attache de l’aponévrose sur le calcaneus, véritable moyen de prévention de la désinsertion en cas de traction trop excessive.
> La douleur est de type mécanique, responsable d’un dérouillage matinal, dès la mise en station debout, invalidant quelques pas à quelques minutes en cas de surmenage mécanique de l’aponévrose plantaire, plus de dix minutes (parfois plusieurs heures) en cas d’étiologie inflammatoire. Le patient ressent comme un pieu ou un clou enfoncé sous son talon, parfois une brûlure très intense. La douleur cède plus ou moins rapidement au repos et récidive dès la reprise de la marche. Au départ, la talalgie siège de façon précise sous le bord médial du talon puis devient diffuse, secondaire aux contractures réflexes de tous les muscles environnants. Une douleur intense peut être facilement reproduite par l’examen clinique palpatoire.
Il existe souvent un empâtement de voisinage mais rarement un œdème visible.
Les antalgiques et anti-inflammatoires sont rarement efficaces. Les orthèses plantaires avec hémicoupole aggravent, surtout si elles sont portées dans des chaussures habituelles ou trop plates (chaussures de sport).
> En cas de talalgie ancienne et invalidante, il est préférable de demander un bilan paraclinique qui comprend au minimum une imagerie et une analyse biologique.
- Le protocole standard repose sur 3 incidences : face et profil en charge, plus un ¾. Les clichés peuvent révéler des signes ostéoarticulaires de maladie inflammatoire ou métabolique (encoches, microcalcifications, exostoses), un ou plusieurs enthésophytes calcanéens, une synostose du tarse (sur le ¾), etc.
La présence d’une polyenthésophytose (photo 1) doit orienter d’emblée vers un diagnostic rhumatologique. La présence d’un enthésophyte plantaire doit être montrée au patient en expliquant son rôle de consolidation naturelle de l’attache de l’aponévrose sur l’os et qu’il n’a aucune implication dans la douleur perçue comme un clou transperçant le talon de bas en haut alors que l’enthésophyte est parallèle à la plante !
- L’échographie permet de localiser la lésion avec précision, de voir éventuellement une rupture partielle de l’aponévrose, des microcalcifications (photo 2), une synovite articulaire au Doppler puissance ou couleur, une bursite rétro ou sous calcanéenne dite de Lenoir, un kyste intra-aponévrotique…
- L’IRM n’a pas sa place en première intention exceptée en cas de forte suspicion d’atteinte rhumatismale car c’est le seul examen capable de révéler un œdème intraosseux ou une ostéite calcanéenne en regard de l’enthèse douloureuse.
- Le bilan sanguin recherche essentiellement un syndrome inflammatoire ou un trouble métabolique.
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