En effet, les études montrent que les patients atteints d’une maladie cardiovasculaire stable (hypertension artérielle, coronaropathie, insuffisance cardiaque compensée) et traitée peuvent utiliser un sauna sans risques. Aucun travail n’a démontré d’augmentation du risque de thrombophlébite ni d’hémorragie. Une étude comparative menée sur 69 patients avec infarctus du myocarde et 32 patients témoins a montré que le sauna était bien toléré quatre à six semaines après l’épisode aigu. Le risque d’arythmie est plus faible avec le sauna (8 %) qu’avec l’exercice physique (18 %). Une autre étude sur plus d’une centaine de patients avec antécédents d’IDM suivis sur 10 ans n’a retrouvé qu’un seul cas de douleur thoracique (contre 60 % dans la vie quotidienne). Le besoin en oxygène au cours d’un sauna reste moindre qu’en cas de stress physique, ce qui explique que l’IDM ou l’arythmie soient plus fréquents lors d’un exercice. Ces faits ont été confirmés sur le plan scintigraphique et électro cardiographique.
Les Japonais vont encore plus loin puisque certaines de leurs études suggèrent que le sauna pourrait être bénéfique dans la prise en charge de l’insuffisance cardiaque avec une amélioration des paramètres hémodynamiques. Reste que les saunas japonais ne sont pas les mêmes que les finlandais. Ils sont dits à « infra-rouges lointains », ils chauffent à une température plus basse (60°C) et la pénétration de la chaleur infra-rouge est plus profonde ; les utilisateurs transpirent plus abondamment et la demande cardio-vasculaire équivaut à celle d’une marche à un pas modéré. L’analyse des quelques études sur le sujet suggère un certain nombre de bénéfices sur l’hypertension artérielle systolique, les symptômes et la gravité de l’insuffisance cardiaque, les extrasystoles ventriculaires ou la tolérance à l’exercice. Prudent, l’auteur de l’article précise que ces observations méritent confirmation.
Quant au risque de mort subite, sur les 6 175 décès colligés sur une année en Finlande, 1,7 % sont survenus dans les 24 heures suivant un sauna. L’examen approfondi des causes de ces décès révélait forte responsabilité de l’alcool.
Au final, les contre-indications cardio-vasculaires au sauna sont la sténose aortique sévère, l’angor instable et l’IDM récent. L’arythmie et l’insuffisance cardiaque décompensée sont des contre-indications relatives. L' AVC, transitoire ou non, est contre-indiqué s’il n’est pas stabilisé. Les sujets âgés victimes d’hypotension orthostatique sont à risque compte tenu de la menace de la syncope à la sortie du sauna. Et bien sûr, la fièvre interdit cette activité.
1- Kluger N. Sauna : bénéfices et risques cardio-vasculaires. Presse Med. 2011 ;40 :895-899.
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)