COVID-19 : PATIENTS DÉJÀ INFECTÉS, QUELLE VACCINATION ?

Publié le 19/02/2021
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Les connaissances concernant l’immunité anti-Covid-19 se précisent, et avec elles les recommandations de vaccination. Ainsi, la Haute Autorité de santé (HAS), suite à une audition de la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), a actualisé ses préconisations concernant la vaccination des sujets avec antécédent de Covid-19 documenté par un test RT-PCR, antigénique ou sérologique (en ligne le 12/02/21).
Alors qu’en décembre, la HAS recommandait d’attendre au moins 3 mois après l'apparition des symptômes (ou après la date de la sérologie, le cas échéant) pour vacciner des personnes déjà infectées par le SARS-CoV-2, l’instance confirme ce délai tout en appelant à une préférence de 6 mois après l’infection.

D'autre part, la HAS conseille de n’administrer qu’une seule dose aux patients présentant un antécédent d’infection par le SARS-CoV-2. « À ce stade des connaissances, la réponse immunitaire à la vaccination des personnes ayant déjà été infectées est de type anamnestique », explique l’instance. Autrement dit, « la première injection de vaccin est équivalente à une infection, et les personnes qui ont déjà contracté le Covid-19 ont une mémoire immunitaire que la vaccination ne fait que renforcer, comme un rappel », a détaillé le Pr Elisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations de la HAS.
Sont également concernés par cette recommandation les sujets ayant été infectés plus de 6 mois avant la vaccination ou ayant contracté une forme asymptomatique – qui disposent également d’une mémoire immunitaire.
À noter que les patients qui auraient déjà reçu deux doses ne risquent très probablement pas d’effets indésirables graves. « Les données disponibles à date ne montrent pas de différence du profil de sécurité en dehors de la survenue d’effets de réactogénicité systémique potentiellement plus fréquente », précise la HAS.

Deux exceptions existent pour cette « règle » de la dose unique :
La première concerne les sujets présentant une immunodépression avérée, et en particulier celles recevant un traitement immunosuppresseur continu. En raison d'une réponse immunitaire altérée, ces personnes « doivent, après un délai de 3 mois après le début de l’infection par le SARS-CoV-2, être vaccinées par le schéma à deux doses », indique la HAS.
Autre cas particulier, celui des individus contractant le Covid après une première injection. Dans cette situation, une seconde dose reste en effet nécessaire, bien que celle-ci doive être administrée dans un délai de 3 à 6 mois après l’infection.
« Dans les situations d’infection prolongée, un avis spécialisé est nécessaire pour la vaccination », est-il en outre précisé dans l’avis.

Par ailleurs, la réalisation d’une sérologie pré-vaccinale n’est pas requise, pour diverses raisons. L’une d’entre elles est que la sérologie « ne renseigne pas sur la protection mais sur le fait qu’on ait contracté ou non le Covid-19 », souligne le Pr Bouvet. Les autres raisons sont liées à la variabilité observée entre les résultats rendus, mais aussi, de façon plus concrète, à la faisabilité, ou encore à un risque d’allongement des délais avant d’être vacciné.

Irène Lacamp

Source : Le Généraliste