Chez la femme, l’évolution des symptômes de la cystite – ou infection urinaire basse (IUB) non compliquée – n’est pas décrite.
La plupart des recommandations européennes préconisent une antibiothérapie de 3 jours en cas de cystite. En France, l’antibiothérapie monodose ou pendant 5 jours était la règle jusqu’en mars 2011, date où les textes français ont été déclarés caduques par l’Ansm en raison de la mise en évidence de risques hépatiques et pulmonaires de la nitrofurantoïne – laquelle était souvent recommandée en première intention.
-› Une étude belge, présentée au congrès de l’European General Practice Research Network (EGPRN) à Cracovie en octobre 2011 et rapportée dans la revue Exercer (1), s’est intéressée à l’évolution des symptômes de l’infection urinaire basse (IUB) non compliquée et aux facteurs susceptibles de l’influencer.
-› L’étude prospective a concerné 300 patientes de plus de 18 ans qui consultaient entre novembre 2004 et mars 2006 pour dysurie, impériosités mictionnelles ou polyurie. Les patientes présentant des signes de cystite compliquée ou récidivante, celles ayant reçu un traitement antibactérien datant de moins de 4 semaines, celles présentant des plaintes gynécologiques ou des facteurs prédisposant à des complications (diabète, malformation, etc.) ont été exclues d’emblée de la sélection. Un ECBU a été systématiquement prescrit pour les besoins de l’étude. Enfin, chaque patient devait noter chaque jour dans un agenda les différents symptômes urinaires ressentis (dysurie, impériosités, polyurie), locaux (pesanteur sus-pubienne ou génitale) et généraux (mal être, sensation de faiblesse, etc.) ainsi que la consommation médicamenteuse d’antibiotiques et/ou d’antalgiques.
-› La cystite génère de nombreux symptômes. En effet, à l’inclusion, plus de 90 % des patientes présentaient des symptômes urinaires, 75 % une pesanteur, plus de 48 % des douleurs lombaires, 53 % une sensation de malaise, près de 70 % se sentaient faibles et fatiguées et 35 % fébriles. Seules 13 patientes parmi les 300 n’ont pas reçu d’antibiotiques. Pourtant, à J3, plus de la moitié des participantes rapportaient encore des symptômes urinaires, 57% une dysurie, 58 % des impériosités et 52 % une pollakiurie. À J5, le tiers des femmes se plaignaient toujours de dysurie, 20 % des impériosités, 20 % une pesanteur sus-pubienne et 14 % un sentiment de faiblesse.
-› 57% des ECBU étaient positifs. Mais à l’inclusion, aucune corrélation entre la sévérité ou la nature des symptômes n’a pu être établie avec la bactériurie. La symptomatologie était plus brève en cas d’ECBU positif. L’amélioration survenait en moyenne à J5. À J14, aucune complication n’était décrite.
-› Une étude de pratique de médecine générale qui suggère qu’il est inutile de prolonger ou modifier une antibiothérapie lorsqu’une patiente est symptomatique à J3.
1- Heytens S et al. Cystites : symptomatologie des infections urinaires non compliquées de la femme. Exercer 2012 ;101(suppl. 2) :72S-3S.
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