La consommation de cannabis est régulière chez les jeunes. Elle est maintenant passée dans les habitudes et pas uniquement lors de soirées. Que peut-on en dire ?
-› Il faut sans aucun doute l'évoquer. S'il est illusoire de le faire de manière systématique, il semble possible dans la durée de cibler quelques moments particuliers.
- La première fois qu'on reçoit un adolescent en consultation, on fait alors un rapide tour d'horizon des ses antécédents médicaux. Il est alors possible de s'enquérir de sa consommation de tabac mais aussi d'alcool et de cannabis. Les jeunes répondent en général sans faux-semblants.
- Lors des examens systématiques de non contre indication au sport. Les examens cliniques sont le plus souvent extrêmement pauvres et non productifs, alors prenons un peu de ce temps pour évoquer ces sujets.
- Lors de la prescription de contraception pour les filles. On évoque bien la consommation de tabac qui se "marie" mal avec la pilule, alors évoquons celle du cannabis.
- La fatigue. Motif de consultation que l'on rencontre aussi chez les jeunes. La Maman conseille en général de prendre des vitamines ! Le médecin lui, recherchera entre autre, la consommation régulière de cannabis.
Il y a d'autres situations où l'on peut évoquer cette consommation, mais ces 4 là, sont fréquentes, simples à identifier pour le médecin. De plus, dans ces 4 situations le patient reconnaît sans difficulté la légitimité du médecin à parler du cannabis.
-› Il faut cerner ensuite le type de consommation. D'une part, la prise occasionnelle, lors de sorties de loin en loin et d'autre part, la consommation plus régulière. Il n'est pas rare que les jeunes en fument le soir en rentrant de la fac ou du travail, pour se détendre, mais aussi pour dormir. Il est important de discerner ce qui est une consommation dite festive, intégrante et conviviale, d'un recours plus personnel à visé anxiolytique ou relaxante.
-› Informer et se placer en temps que médecin. Ne pas faire semblant et montrer que l'on sait que le cannabis est de consommation courante chez les jeunes. Ensuite ne pas stigmatiser, ni dramatiser, mais bien informer sur les risques. Celui de ne pas prendre en charge un mal être, une anxiété, une dépression qu'il faudrait traiter. Le risque majeur de syndrome de désinvestissement de sa vie. Le danger lié à la prise de risque par l'effet de désinhibition (au volant, rapports sexuels, …) majoré par les consommations conjointes (alcool). Le rôle facilitant vers d'autres produits plus dangereux
-› Laisser la porte ouverte. Proposer d'en reparler et écrire un mot dans le dossier du patient pour y revenir par la suite. L'expérience montre qu'une fois le sujet évoqué, il n'est pas rare d'y revenir sans difficulté. Il est d'ailleurs impossible de faire passer les messages en une fois.
En conclusion, le médecin fait partie de la société et c'est elle qui dicte les us et coutumes. Il ne peut seul les modifier. En revanche, par son approche centrée sur la personne, évoquer le produit lui permet de faire émerger une éventuelle souffrance.
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