La prévalence en France des onychomycoses est mal connue. Les rares études disponibles la situent entre 2 et 27 %. Elle varie avec l’âge : très faible chez les moins de 20 ans, elle atteindrait 30 % après 70 ans. Favorisées par la macération et les traumatismes, les lésions siègent dans 90 % des cas au niveau des pieds.
-› L’enquête prospective nationale auprès de 1 300 médecins généralistes sur l’ensemble de la France et publiée dans la revue Exercer, montre que chez les plus de 18 ans, la prévalence des onychomycoses est de 16,5 % (IC95=16,1-17,4). Les MG devaient inclure des patients de plus de 18 ans (3 premiers de chaque demi-journée pendant 5 jours) quel que soit le motif de consultation.
L’âge moyen des 12 344 patients analysables était de 52,1 ans (+/- 18,6) et 55,3 % étaient des femmes. L’onychomycose était méconnue dans 66,3 % des cas. Les formes limitées prédominaient dans 73,5 % des cas et 3,2 orteils en moyenne étaient atteints. Un facteur de risque local était retrouvé dans 48 % des cas, un général dans 16,7 % des cas et un environnemental dans près de 18 % des cas.
Les médecins généralistes ont prescrit un examen mycologique dans 16,4 % des cas et le résultat était positif 3 fois sur 4. Un traitement local a été prescrit dans environ 80 % des cas (oral dans 27 % des cas) et un traitement mécanique (meulage, découpage, curetage) dans environ 40 % des cas.
Les symptômes rapportés par les patients étaient un prurit (25 %), des difficultés à se chausser (20 %), des douleurs (12 %) et des difficultés à la marche (11 %). Les patients mentionnaient leurs craintes d’être suspects de mauvaise hygiène (18 %), leur honte d’en parler (12 %), et 46 % avaient des conduites d’évitement et 36 % de camouflage (chaussures fermées, vernis).
-› La prévalence mise en évidence par cette étude, la plus importante jamais réalisée en France en soins primaires sur le sujet, révèle un chiffre notablement supérieur à celui admis couramment. Les médecins prélèvent rarement ces mycoses ce qui va à l’encontre des recommandations de la Société Française de Dermatologie. Pour autant, cette attitude ne serait pas dénuée de fondement car les laboratoires sont rarement à même de fournir un diagnostic mycologique de qualité sur un prélèvement unguéal. Le traitement local est le plus souvent prescrit, ce qui correspond bien aux recommandations dans la mesure où les formes limitées prédominent.
Contrairement à une notion communément admise, les facteurs de risque locaux (port de chaussures fermées et serrées) sont largement plus déterminants que les facteurs environnementaux.
Notons enfin qu’en moyenne ce sont deux patients par jour et par MG dont l’onychomycose ne serait pas diagnostiquée !
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