Les enfants atteints de dermatite atopique précoce ne présentent pas tous les mêmes risques de sensibilisation respiratoire ultérieure et, donc, d’asthme.
› Pour repérer les enfants les plus à risque, et leur proposer éventuellement une surveillance et des mesures préventives spécifiques, l’identification d’une polysensibilisation alimentaire pourrait être particulièrement contributive comme le suggèrent les résultats d’une étude de l’Inserm publiée début octobre*.
Ces travaux montrent que la sensibilisation à plusieurs aliments dans les années qui suivent l’apparition d’une dermatite atopique précoce (apparue avant l’âge d’un an), multiplie par un facteur proche de quatre le risque de développer une sensibilité à des allergènes respiratoires (pollens, acariens, phanères d’animaux, moisissures) à l’âge de 6 ans.
› Pour rechercher les facteurs prédictifs de l’évolution d’une dermatite atopique précoce vers une sensibilisation à des allergènes respiratoires, les chercheurs ont recruté 229 nourrissons qu’ils ont suivis pendant six ans (cohorte ORCA pour « Observatoire des risques respiratoires associés à la dermatite atopique »). Chaque année, les participants étaient soumis à un contrôle dermatologique, respiratoire et biologique. Les auteurs ont notamment analysé la concentration d’IgE totale, marqueur d’allergies et celle d’éosinophiles, marqueurs d’inflammation en cas d’allergie. Dans cette cohorte, 37 % des enfants présentaient une sensibilité à plusieurs aliments, le plus souvent à l’œuf, au lait de vache ou aux fruits à coque de type noisette. Les auteurs ont constaté que cette polysensibilisation était largement prédictive d’une sensibilisation ultérieure à des allergènes respiratoires avec un risque multiplié par 3,7.
› « ?Il semblerait que la dermatite atopique entraîne une porosité importante de la peau, qui n’assure alors plus correctement son rôle de barrière physique. Résultat : des allergènes traversent la peau. Cela commence par des allergènes volatiles provenant de l’œuf ou du lait, entraînant une sensibilisation dans les premières années. Puis, dans un second temps, le système immunitaire activé se met à réagir davantage aux allergènes respiratoires », décrit Jocelyne Just, co-auteur de cette étude.
› Mieux connaître cette mécanique et les facteurs de risque associés devrait permettre, à terme, une meilleure prévention de l’asthme résultant de cette sensibilisation aux allergènes respiratoires. « ?Nous devrons évaluer l’efficacité des interventions possibles pour améliorer cette prévention. Une induction précoce de la tolérance aux aliments allergéniques par des mesures diététiques ou la reconstitution de la barrière épithéliale, pour éviter l’emballement immunitaire, sont des pistes crédibles », estime la chercheuse.
from ORCA Study. Pediatr Allergy Immunol, édition en ligne du 6 octobre 2014.
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