La prévention primaire de l’hypertension artérielle (HTA) demeure une préoccupation majeure de santé publique. Dans l’objectif d’éviter sa survenue, définie par des valeurs de pression artérielle ≥ 140/90 mmHg, de nombreuses études ont été conduites. Une revue Cochrane publiée en janvier remet à jour ses travaux sur la supplémentation en calcium dans la prévention de l’HTA, en y ajoutant quatre études récentes.
Les travaux retenus sont des essais randomisés qui ont évalué, chez des normotendus, les effets d’une supplémentation en calcium ou d’un apport alimentaire calcique enrichi sur la tension artérielle par rapport à un placebo ou un groupe témoin.
La mise à jour de ce travail, qui a pris en compte un total de 20 essais cliniques, en a retenu 18, comprenant un total de 3 140 patients, pour la méta-analyse.
Les résultats de ce travail ont montré une légère baisse de la pression artérielle systolique et diastolique, respectivement de 1,37 mmHg (pour les 18 études), et de 1,45 mmHg (17 études), avec des données probantes d’un niveau de confiance élevé.
Cet effet sur la PA systolique et diastolique était plus important chez les sujets de moins de 35 ans : -1,86 mmHg (8 études, 452 participants) et -2,50 mmHg (7 études), avec des données probantes d’un niveau de confiance modéré. L’effet sur la pression artérielle systolique était plus important, avec des doses d’apport calcique supérieures à 1 000 mg/jour : -1,05 mmHg (9 études, 2 488 participants), avec des doses quotidiennes comprises entre 1 000 et 1 500 mg. Pour des doses supérieures à 1 500 mg, la différence moyenne (DM) atteignait -2,79 mmHg (7 études, 350 participants).
Aucun de ces travaux n’a rapporté d’effets indésirables.
Les auteurs concluent donc qu’« une augmentation de l’apport calcique réduit légèrement la pression systolique et diastolique chez des personnes normotendues, et plus particulièrement chez des sujets jeunes ». Même une diminution légère de la pression artérielle peut avoir des effets sur la réduction des maladies cardiovasculaires : « une baisse de 2 mmHg de la pression artérielle systolique entraîne une diminution d’environ 10 % de la mortalité par accident vasculaire cérébral et d’environ 7 % de la mortalité par cardiopathie ischémique », soulignent les signataires de l’article.
Mais les auteurs de ce travail insistent sur la nécessité de recherches supplémentaires comprenant l’analyse de sous-groupes tenant compte de l’apport de base en calcium, de l’âge, du sexe, de la pression artérielle basale et de l’indice de masse corporelle. Ils ajoutent enfin : « nous devons également évaluer les effets secondaires, les doses optimales et la meilleure stratégie pour améliorer l’apport de calcium ».
Cas clinique
Le prurigo nodulaire
Étude et pratique
HTA : quelle PA cible chez les patients à haut risque cardiovasculaire ?
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC