Herpès génital

QUAND EST-CE GRAVE ?

Publié le 09/03/2012
Article réservé aux abonnés

L’herpès génital est une infection chronique. Sa gravité tient au risque de transmission materno-fœtale.

Particule virale d'herpès.

Particule virale d'herpès.
Crédit photo : ©SPL/PHANIE

J’EXPLIQUE

• Il existe deux types d’herpès virus. Le virus herpès simplex de type 2 (HSV2) est responsable de l’herpès génital et le type 1 (HSV1), qui est le plus fréquent, atteint la face habituellement sous la forme d'un bouton de fièvre. Rarement, le HSV1 peut atteindre les parties génitales et le HSV2 le visage.

• Une contamination sexuelle. L’herpès génital est très contagieux, c’est la première IST. Sa transmission nécessite donc un contact intime, oral ou sexuel qu’il s’agisse d’une pénétration vaginale ou annale non protégée ou lors de la pratique d’un cunnilingus ou d’une fellation.

• Un virus sournois. La première infection (primo-infection) est asymptomatique 2 fois sur 3. Ce qui explique la fréquence des transmissions « innocentes ». Quand elles existent, les manifestations de la primo-infection sont bruyantes. Une fois l'infection contractée (2 à 7 jours d’incubation), le virus demeure à l’état latent dans les ganglions sensitifs spinaux sacrés innervant la zone correspondant au lieu de l’infection (ces neurones sont relativement à l’abri du système immun). Suite à un stimulus (stress, fièvre, menstruations, grossesse, immunosuppression, etc.), la réplication du virus est réactivée et peut conduire soit à une simple excrétion virale génitale soit à une nouvelle poussée (récurrence).

J’INFORME

• L'herpès génital n’est pas grave en soi. Les complications pour le sujet infecté sont exceptionnelles.

• En revanche, il peut être grave en cas de grossesse -en raison du risque d’herpes néonatal du nouveau-né- et chez les sujets immuno-déprimés en raison du risque de dissémination. La transmission au fœtus survient surtout lors de l’accouchement, lors du passage de la filière génitale (risque de plus de 50 % si la primo-infection a eu lieu dans le mois précédent, de 2 % à 5 % en cas de récurrence dans les 8j, et de moins de 1/1 000 en l’absence de lésions visibles). L’herpès néonatal est très rare mais le pronostic des lésions neurologiques du nouveau-né est très sombre. 20 % des femmes sont séropositives pour l’HSV2 et seules 3 à 5 % des femmes souffrent de récurrences et savent qu’elles souffrent d’herpès génital.

• Les manifestations cliniques de l’infection par le HSV-2 concernent préférentiellement les parties génitales de l’homme et de la femme, les cuisses, l’anus et les fesses. Les premiers signes (picotement, brûlures, fièvre, miction douloureuse) se manifestent quelques heures à quelques jours avant avant l’éruption. La cicatrisation a lieu après une dizaine de jours. L’herpès génital de la femme peut être très douloureux.

J’ALERTE

• La prévention repose sur une modification des comportements sexuels résumée par l’acronyme anglo-saxon ABC (Abstinence, Be faithful, Condom’s use), c’est-à-dire l’abstinence ou la réduction du nombre de partenaires, la fidélité réciproque et le préservatif qui ne protège de la contamination seulement si les lésions sont localisées sur le sexe, mais pas si elles sont localisées sur les fesses ou sur l'anus.

• Le risque de contagion est plus grand en présence de lésions et durant les 15 jours suivants.

• L’herpès génitale est une infection chronique : une fois infecté, il est impossible de se débarasser du virus.

• L’infection à HSV-2 favorise la contamination par le VIH.

• On ne peut pas se contaminer dans un lieu public (toilettes) en raison de la fragilité du virus.

• Informer ses partenaires du risque de transmission si on est soi-même infecté.

• En cas de grossesse, toute femme qui se sait porteuse d’un herpès (ou dont le conjoint est infecté) doit informer son obstétricien pour bénéficier des sérologies had hoc.

• La recherche sur le vaccin progresse. Aucun n’est encore disponible.

JE RENVOIE SUR LE WEB

Dr Emmanuel Cuzin avec le Dr Christine Bonnet Cadilhac (Gynécologue - Obstétricien, Montpellier)

Source : lequotidiendumedecin.fr