Alors que le Covid long suscite régulièrement le débat, la Haute Autorité de santé (HAS) vient d’actualiser ses réponses rapides sur le sujet. Par rapport à la version publiée en février, la nouvelle mouture élargit la liste des symptômes pouvant être concernés et précise les facteurs de risque associés à la survenue d’un Covid long.
Comme le rappelle la HAS, « des symptômes prolongés au décours du Covid-19 peuvent survenir même chez les personnes ayant fait des formes peu sévères ». Ces symptômes « sont polymorphes et peuvent évoluer de façon fluctuante sur plusieurs semaines ou mois ».
Trois nouveaux types de symptômes répertoriés
La fatigue, parfois sévère, des troubles neurologiques et des pertes de l’odorat ou du goût sont les plaintes les plus fréquentes. Mais au cours de ces derniers mois « de nouveaux symptômes ont été décrits et font l’objet de nouvelles fiches », précise la HAS.
Ainsi des symptômes digestifs (diarrhées, symptômes de RGO, dyspepsies douloureuses, etc.), rapportés par environ 20 % des patients lors de la phase prolongée du Covid.
De même, pour les symptômes oculaires (yeux secs, baisse d'acuité visuelle, anomalie de la vision, etc.), « qui ne sont pas considérés comme des symptômes centraux dans le Covid » mais « tiennent néanmoins une place importante et sont l’objet de plainte fréquente ».
Les lésions cutanées et notamment les pseudo-engelures font aussi leur entrée dans l’inventaire de la HAS. En effet, les patients ayant présenté des pseudo-engelures au moment des différentes vagues de Covid « peuvent avoir des lésions persistantes, n’ayant jamais régressé et des lésions récidivantes ». Également répertoriés, l’eczéma, l’urticaire, et les lésions vasculaires à type de d’acrocyanose, phénomène de Raynaud et livédo.
Des facteurs de risques identifiés
Si la symptomatologie associée au Covid long s’affine avec le temps, le profil des patients à risque est aussi mieux cerné. « À ce jour, les facteurs de risques identifiés sont l'hospitalisation ainsi que le cumul lors de l'épisode initial de la maladie d'un grand nombre de symptômes », précise la HAS.
Pour une prise en charge précoce
Avec cette actualisation, l’institution revient aussi sur ce que l'on entend par symptômes prolongés de Covid-19.
Pour les experts de la HAS, un patient présente des symptômes prolongés de Covid-19 lorsqu'il répond aux trois critères suivants : épisode initial symptomatique de la Covid-19 confirmé ou probable ; présence d'au moins un des symptômes initiaux au-delà de 4 semaines suivant le début de la phase aiguë de la maladie et symptômes initiaux et prolongés non expliqués par un autre diagnostic.
Alors que l’OMS a établi une définition de « l’état post-covid » basée notamment sur la présence de symptômes au-delà de 3 mois après l’épisode aigu, la HAS propose donc un cadre plus large, prenant en compte des symptômes persistant depuis moins longtemps. L’objectif : permettre une prise en charge plus précoce « afin d’éliminer au plus vite les diagnostics différentiels dont certaines situations d’urgence, et de démarrer des traitements et/ou une rééducation/réadaptation ».
Depuis le début de l'épidémie, la persistance de symptômes après l'infection au SARS-CoV-2 initiale a été observée chez plus de 20 % des patients après 5 semaines et chez plus de 10 % des patients après 3 mois.
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