La rhinopharyngite est une pathologie bénigne d'évolution spontanément favorable en 7 à 10 jours, qui touche surtout les enfants de moins de 6 ans avec 5 à 8 épisodes par an. Pourtant, c’est le deuxième résultat de consultation le plus fréquent chez le médecin généraliste. Une thèse du département de médecine générale de la faculté d’Angers, dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue Exercer, s’est intéressée aux véritables motivations des consultations pour rhinopharyngite de l’enfant âgé de 3 à 6 mois. L’analyse de la situation a été établie à partir d’une revue de la littérature (23 études retenues).
› Le premier motif d’inquiétude des parents est la fièvre, suivi du risque de bronchiolite. Un antécédent d’hyperréactivité bronchique chez l’enfant favorise la consultation pour rhume. L’étiologie virale du rhume n’est connue que de 51% des parents. En revanche, ils connaissent bien la durée d’évolution d’une rhinopharyngite. Mais cela ne les empêche pas de consulter tôt (3,5 j en moyenne).
› 10% des consultations pour rhume se font à l’occasion d’une consultation pour un autre enfant de la fratrie, parce que « l’occasion se présente ».
› Des études ont montré que les mères qui se considèrent en mauvaise santé, dépressives ou névrosées, consultent plus souvent pour des maladies bénignes de leur enfant. De même, plus le père est angoissé, plus l’enfant reçoit d’antibiothérapies et plus il est vu souvent en consultation. L’expérience parentale n’y fait rien puisque le rang dans la fratrie ne modifie pas la fréquence des consultations pour rhume.
› L’influence du niveau socio-culturel influence la nature de la consultation mais pas sa fréquence : les patients de bas niveau social se disent vite gênés par les symptômes mais ne se considèrent pas comme malades, ils craignent qu’on leur reproche une carence de soins. Ceux de haut niveau social, au contraire, se disent moins vite gênés mais se définissent plus rapidement comme malades et consultent pour expertise.
› La pression de l’école ou de la crèche joue un rôle important. Les directeurs de crèches excluent assez vite un enfant enrhumé. La priorité pour les parents qui travaillent est que l’enfant puisse retourner à l’école ou à la crèche. 9% des consultations pour rhume sont donc motivées par une demande « administrative » de justificatif d’absence notamment pour l’école maternelle ou un arrêt de travail. Les demandes d’antibiothérapie peuvent aussi être motivées par le fait qu’elle facilite le retour en crèche.
› Aussi, l’approche de vacances, chez les grands-parents notamment, pousse les parents à consulter pour un rhume. Ils veulent que l’enfant puisse partir en meilleure santé.
› Les parents attendent du médecin qu’il passe du temps à leur expliquer la nature de la maladie de leur enfant et les rassure sur son caractère bénin (90% souhaiteraient être mieux formés à l’autogestion du rhume). 89% des patients sont satisfaits si le médecin ne leur donne qu’un avis et ne dresse aucune prescription. L’antibiothérapie n’influence pas la satisfaction des parents.
1- Virginie Stehlin-Guérout. Déterminants des consultations pour rhinopharyngite de l’enfant d’âge préscolaire en médecine générale. Exercer (vol 25. N°112. p.68-69).
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