Mr. Jean F, 56 ans, présente des aigreurs d'estomac, en particulier après consommation d'alcool, même en faible quantité. Son médecin lui demande si elle présente des remontées acides : oui, le soir au coucher, précise le patient.
?Établir le diagnostic
« C'est un diagnostic apparemment facile à établir mais bizarrement je n'ai pas toujours la certitude qu'il s'agit bien d'un reflux d'après ce que m'en disent les patients... », reconnaît le Dr Marie-Anne Puel, généraliste-enseignante et membre de la Société Médicale Balint. En effet, ils parlent souvent d'aigreurs d'estomac, de picotements, de difficultés à digérer et rarement de remontées acides car elles les gênent moins. Aussi la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie recommande-t-elle de faire préciser à l'interrogatoire la présence de « régurgitations acides » face à des symptômes digestifs hauts afin d'éviter la prescription d'une endoscopie pour établir le diagnostic de RGO acides (voir encadré).
Conseils et traitements à négocier
Une fois le diagnostic établi, les traitements du RGO sont d'abord hygiéno-diététiques. Pourtant « suivre strictement les conseils du docteur n'est pas toujours possible pour le patient dans la vraie vie?». Il est donc important que médecin et patient tombent d'accord sur ce qui peut être aménagé concernant ces conseils... Arrêt du tabac, surélévation du buste et de la tête pendant le sommeil, pas de ceinture ou de gaine trop serrée, pas de boissons ou aliments favorisant la survenue de brûlures d'estomac... Autant de conseils qui auront plus de chance d'être suivis s'ils peuvent s'inscrire dans le quotidien du patient.
Un climat de confiance réciproque
« Où et avec qui prenez-vous vos repas ? Faites-vous vous-même la cuisine ? Combien de temps avez-vous pour manger ??» Ce type de questions centré sur la vie du patient « permettra au médecin de mieux se représenter comment mange son patient au quotidien », propose le Dr Puel. Ce mode de communication reconnaissant l'individualité du patient est aussi un moyen de favoriser le « transfert » au sens psychanalytique du terme et ainsi la confiance du patient pour son médecin. Le médecin doit lui aussi se remettre en question. Si ses conseils ne sont pas strictement suivis, c’est peut-être parce qu’ils ne sont pas adaptés. Bref, le médecin fait aussi confiance à son patient dans sa bonne volonté à se soigner et prend responsabilité des freins rencontrés à une bonne observance.
Expliquer le mécanisme du reflux
Pour favoriser l'observance, un schéma anatomique peut se révéler utile pour expliquer le RGO. Montrer au patient pourquoi le passage répété d’un liquide acide de l’estomac vers l'œsophage peut provoquer des lésions inflammatoires ou une toux lui permettra de mieux visualiser ce qui se passe et de mieux comprendre tout l'intérêt des mesures hygiéno-diététiques préconisées. Enfin ce sera l'occasion aussi
d'expliquer en quoi la surcharge pondérale est susceptible de favoriser un RGO et d'encourager ainsi une perte de poids pour réduire les symptômes de reflux.
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