Dr Rachel Bocher (INPH) : « Il n’aura pas le droit à l’erreur »
Présidente de l’Intersyndicat des praticiens hospitaliers (INPH), la Dr Rachel Bocher se dit « soulagée, heureuse, mais pas tout à fait rassurée ». Elle appelle désormais Emmanuel Macron à la « prudence, car dans le contexte hospitalier, il n’aura pas le droit à l’erreur ». Investissement dans l’hôpital public, revalorisation salariale, et qualité de vie : « pour l’instant les promesses d’Emmanuel Macron sont restées très vagues, on attend désormais des promesses concrètes, et des promesses tenues », souligne la Dr Bocher. La présidente de l’INPH en appelle notamment dans les mois à venir à « un Ségur 2 », « pour monter en pression sur les investissements et donner de vraies prescriptive sur la place de l’hôpital public ».
Dr Sophie Crozier (CIH) : « Continuer le combat »
« Nous sommes rassurés et contents que Marine Le Pen n’ai pas gagné, ce qui aurait remis en cause l’accès aux soins pour tous, sans discrimination », réagit la Dr Sophie Crozier, membre du collectif interhôpitaux. Toutefois, face à l’élection d’Emmanuel Macron, Sophie Crozier entend bien « continuer le combat, car les problèmes d’attractivité à l’hôpital se sont encore aggravés ». Fermeture de lits, service d’urgences saturés, fermés : « la situation est dramatique, il y a urgence absolue à ce qu’Emmanuel Macron prenne des mesures pour l’hôpital, sinon il va s’effondrer », anticipe la Dr Crozier, qui regrette de n’avoir vu « aucun changement de trajectoire » dans la politique du président de la République.
« Il va falloir qu’Emmanuel Macron assume ce qu’il a dit pendant la pandémie et mette en place un plan massif pour l’hôpital public, car pour l’instant toutes ces belles paroles n’ont pas été traduites en acte, le Ségur était insuffisant », regrette encore Sophie Crozier. Dans les jours qui viennent, le collectif interhôpitaux va réclamer à Emmanuel Macron « des actions très rapides sur l’attractivité, avec revalorisation salariale au niveau de l'OCDE », résume la Dr Crozier, qui met en garde : « il va falloir qu’il prenne des engagements très forts pour la santé dans les prochains jours ».
Gaetan Casanova (Isni) : « Il va falloir être très prudent sur la personne choisie comme ministre de la Santé »
« C’est une victoire attendue, mais pour moi le travail continue », promet Gaetan Casanova, président de l’Intersyndicale nationale des internes (Isni). S’il jugeait les messages portés par Marine Le Pen comme « difficilement compatibles avec la déontologie et les grandes valeurs que nous portons, notamment sur les médecins étrangers qui sans lesquels les hôpitaux ne tourneraient pas », Gaétan Casanova espère toutefois qu'« Emmanuel Macron, comme il l’a promis, va réellement changer de méthode, car la méthode d’Olivier Véran était exécrable ». Il appelle désormais le président à « réellement améliorer les conditions de vie des internes et faire un effort d’humilité, car il y a eu beaucoup d’abstention et de vote barrage », rappelle l’interne.
Plus d’écoute et un changement de méthode car « si l'on continue cinq ans comme ça, il y aura un énorme souci à se faire pour la prochaine élection ». Seconde mise en garde adressée au président : « il va falloir être très prudent sur la personne choisie comme ministre de la Santé, et surtout pas un médecin ! », sourit Gaétan Casanova.
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