Confrontés à des « difficultés majeures », les Ehpad associatifs non lucratifs ont réclamé ce mercredi des investissements publics « comparables » à ceux débloqués la semaine dernière pour sauver le groupe privé Orpea via la Caisse des dépôts (CDC), bras financier de l'État.
Annoncée le 1er février, la prise de contrôle par la CDC du groupe « interroge les acteurs associatifs des solidarités et de la santé », a souligné dans un communiqué l'Uniopss, une fédération représentant la grande majorité des quelque 2 300 Ehpad associatifs. « Sauver Orpea sans aider le secteur non lucratif à se développer reviendrait (...), de fait, à affaiblir le modèle associatif », a-t-elle ajouté.
« Des investissements comparables pour le secteur non lucratif »
Sans pouvoir « juger de la nécessité ou non de ce sauvetage » du géant en difficulté, l'Uniopss convient que les quelque 70 000 résidents d'Orpea ne pouvaient certes pas être « renvoyés à leur domicile sans soins ni accompagnement », d'autant qu'ils ne sont « aucunement responsables » des difficultés de l'entreprise.
Pour autant, la Caisse des dépôts devrait également « réfléchir à de nouvelles modalités d'accompagnement des associations », plaident les responsables de l'Uniopss, qui demandent « aux pouvoirs publics une attention particulière et des investissements comparables pour le secteur non lucratif ».
Les Ehpad associatifs n'ont pas « d'actionnaires à rémunérer par des taux de marge pris sur la situation des personnes accueillies », mais pas non plus « de fonds disponibles autres que ceux de l'État et des départements ». Ils souffrent d'un « sous-investissement chronique des pouvoirs publics » et peinent à boucler leur budget, font-ils valoir.
L'association Fnapaef circonspecte
La semaine dernière, l'association Fnapaef, qui regroupe plusieurs centaines de familles de résidents en Ehpad, s'était également étonnée de l'argent public débloqué pour sauver Orpea, alors même que « le secteur public s'effondre et que l'on refuse de donner les moyens à l'ensemble des Ehpad tous secteurs confondus pour (...) l'accompagnement indispensable à la bientraitance des vieux ».
Les résidents d'Orpea, « même s'ils disposent de revenus assez confortables, méritent malgré tout la protection de la nation », avait souligné en janvier devant les députés le directeur général de la CDC, Éric Lombard. « Et les autres résidents (...) dans le secteur public et associatif », « ne méritent-ils pas cette protection ? », avait demandé alors dans un communiqué la présidente de la Fnapaef, Claudette Brialix.
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