« Des bras, des lits ». Le mot d’ordre des médecins et personnels du CHU de Grenoble n’a pas changé depuis presque deux ans. À la suite d’une assemblée générale tenue ce lundi 9 décembre 2024, à laquelle ont participé des élus locaux et des représentants de patients, FO, le Syndicat national des médecins hospitaliers (SNMH), l'Union syndicale de la psychiatrie (USP) et les urgentistes de l’Amuf ont de nouveau appelé à la grève, reconductible, à partir de ce mardi 10 décembre, 9 heures. Un village de tentes rassemblant soignants, parlementaires et patients s’installera devant le pavillon de la direction de l’établissement.
Comme en janvier 2023, ils dénoncent le manque de moyens humains et matériels pour soigner correctement les patients : « À l’heure où nous écrivons ces lignes, 26 patients en attente d’hospitalisation sont présents dans le service des urgences de Voiron, 12 à l’unité d’hospitalisation de courte durée, 14 dans les couloirs, 20 attendant des transferts et des retours. La garde n’a pas encore commencé […]. Demain, les collègues arriveront dans une unité pleine, sans solution pour les malades, avec la boule au ventre », peut-on lire dans un tract intersyndical du 21 novembre.
Embauche immédiate de six médecins
« Une délégation composée de médecins, de représentants du personnel, de la population et d’élus a adressé une demande d’entretien avec la directrice générale du CHU, annonce au Quotidien le Dr Cyrille Venet, anesthésiste-réanimateur à Voiron et secrétaire général du SNMH. Nous réclamons des embauches immédiates de 6 médecins sur des contrats d’au moins une année, de 8 aides-soignantes et de 15 infirmières pour ouvrir une unité de 30 lits de médecine polyvalente ». Les praticiens réclament également l’ouverture d’une salle d’opération supplémentaire selon le programme établi par les responsables du service administratif et médical. Pour l’instant, la directrice n’a pas répondu à la demande des syndicats.
Le 6 décembre 2022, les médecins et personnels des urgences avaient déjà lancé une grève illimitée, entamant un bras de fer avec la direction du CHU de Grenoble pour exiger le recrutement de nouveaux soignants et des nouveaux lits d’hospitalisation pour désengorger les urgences. Cinq mois plus tard, ils ont fait un signalement auprès du procureur de la République pour « mise en danger de la vie des patients ».
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