Quatre jours après le déclenchement d’une attaque informatique qui a frappé le centre hospitalier de Cayenne, les équipes de secours et d’assistance Evasan (évacuation sanitaire) se sont envolées pour la Guyane. La première, l’équipe alpha, a décollé dimanche matin d’Orly avec plus de 2 100 kg de matériel en soute. Un deuxième avion également affrété par Air Caraïbes, avec à son bord l’équipe Bravo, est quant à lui parti lundi matin, direction Fort-de-France pour embarquer les renforts de personnel soignant de Martinique et de Guadeloupe avant de rejoindre Cayenne à son tour. Pendant ce temps, l’équipe du premier vol a déjà mis en place les unités d’hospitalisation destinées à prendre en charge les malades du Centre hospitalier Andrée-Rosemon paralysé par l’attaque informatique.
Objectif premier, s’occuper des nouveau-nés du service de néonatologie. Mais un premier problème logistique se fait jour. Le nombre de couveuses disponibles est insuffisant. Le temps d’en rapatrier de nouvelles, il est décidé de faire un nouveau pont aérien entre Fort-de-France et Cayenne. Sur place, les équipes d’intervention sont sur la brèche. La fatigue commence sérieusement à se faire sentir. Pourtant, ils ne le savent pas encore, mais leur épreuve ne fait que commencer. Une violente déflagration, d’origine inconnue, vient de se produire au centre spatial guyanais de Kourou. Accident ? Acte criminel ? Attentat ? Les suppositions vont bon train.
Un lourd premier bilan
À l’arrivée, les personnels apprendront qu’il s’agit d’un accident industriel, dû à une explosion de propergol, ce produit de propulsion qui fournit l’énergie au moteur-fusée. Il n’empêche, le premier bilan est lourd. Cinq morts et douze blessés sérieux, gravement brûlés. Dont il faut s’occuper au plus vite. En parallèle des interventions auprès des malades des hôpitaux à évacuer, une nouvelle cellule de crise et de coordination se met aussitôt en place tandis que l’armée évacue les brûlés les plus sérieux par avion militaire de type Casa, un avion de transport tactique léger. « Par ailleurs, un avion sanitaire vient de partir pour la Martinique, avec 12 civières permettant d’accueillir les malades graves en position couchée et nous évacuons aussi trente-quatre malades assis. Une partie des patients sera débarquée auprès des équipes de soins antillaises. Les autres poursuivront leur vol vers la métropole pour être accueillis dans les hôpitaux parisiens », explique le Pr Lionel Lamhaut, l’un des coordonnateurs de la prise en charge.
(Suite du feuilleton sur cet exercice de simulation mercredi 31 mai)
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