L’idée n'est pas nouvelle mais fonctionne toujours : dénoncer la situation dégradée de l’hôpital public dans un clip de rap tourné avec des agents d'un établissement. À l’origine de cette initiative, la CGT a mobilisé des membres du personnel des hôpitaux d’Aulnay-sous-Bois, Montreuil et Montfermeil (Seine-Saint-Denis), réunis au sein groupement hospitalier territorial (GHT) Grand Paris Nord Est.
« Ceci n'est pas une fiction. Sur fond de rigueur budgétaire, c'est la course contre la montre. L'hôpital doit auditer les pratiques, faire du chiffre et du nombre. Rentabiliser, rationaliser, privatiser », clame le rappeur Samsidine Dieng du groupe marseillais Carré rouge. Celui-ci arpente les couloirs du service de chirurgie orthopédique de l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay, « désaffecté faute de moyens pour engager du personnel », précise le clip.
Postes vacants et lits fermés
Écrites par des délégués syndicaux des trois établissements, les paroles de « Ceci n’est pas une fiction » évoquent tour à tour l’épuisement et la non-reconnaissance des blouses blanches, le manque chronique d’effectifs et de matériel, la fermeture de lits et la perte d’attractivité de l’hôpital. « 30 années d’économies ont eu raison de notre système de santé », dénoncent les agents hospitaliers qui alertent « en vain », dénonce le chanteur. « Si les choses ne changent pas, c’est la mort de l’hôpital public », explique au « Parisien » Brigitte Moranne, déléguée syndicale à André-Grégoire à Montreuil. Dans son établissement, 73 postes d’infirmiers seraient vacants, si bien que la direction a fermé 76 lits sur 300.
Décidés à stopper cette hémorragie, les militants égrènent leurs revendications à la fin du clip : « Un personnel bien traité et bien formé, un plan massif d’embauches, des moyens financiers pérennes pour fonctionner et investir à la hauteur des besoins, un rattrapage pour notre territoire en termes de lits et d’accès aux soins, une annulation totale de la dette sur nos trois hôpitaux. »
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