« Nous ne participerons plus aux réunions syndicales avec le ministère tant que nos revendications sociales ne seront pas mises sur la table, en particulier nos demandes de revalorisation salariale (augmentation de 10 %, NDLR) », a annoncé ce jeudi Didier Birig, secrétaire général de la branche santé de FO. Une décision partagée par la CGT Santé, Sud santé-sociaux et Unsa Santé, dont les représentants étaient rassemblés jeudi devant le ministère de la santé. « Nous refuserons dorénavant que le dialogue social soit réduit et imposé par le gouvernement par ses propres arbitrages », ont-ils expliqué.
Pas question non plus pour eux de cautionner le CNR santé (conseil national de la refondation), dont un bilan d'étape a été établi jeudi. « Nous dénonçons la méthode utilisée qui se révèle n’être qu’une grande opération de communication s’appuyant sur des mesures déjà éprouvées et inefficientes qui ont plongé l’hôpital public et les établissements du sanitaire, du médico-social et du social dans la crise actuelle », évacue l'intersyndicale.
Cette intersyndicale demande pêle-mêle le retrait de la loi sur les retraites, l’ouverture de négociations sur la formation, l’augmentation massive des effectifs ou la mise en œuvre de ratios de soignants par patients hospitalisés. Mais avant tout, ces syndicats ont réclamé l’ouverture immédiate de négociations sur les revalorisations « à la hauteur de l’inflation, notamment pour rattraper notre retard sur les autres pays de l’OCDE », a précisé Yann le Baron (Unsa Santé).
Stop aux primes
Quelques heures plus tôt aussi, Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, avait assuré qu'il rencontrerait les syndicats avant l'été pour discuter des hausses de salaires des fonctionnaires. Une question « de jours et de semaines plutôt que de quelques mois », avance ministre qui a précisé que cette augmentation pourrait représenter « 2 000 euros par an pour une sage-femme et 800 euros par an pour une aide-soignante ».
Stanislas Guerini fait face à la colère des huit syndicats représentatifs de fonctionnaires qui estiment que le dégel du point d'indice, revalorisé de 3,5% au début de l'été, est insuffisant dans un contexte d’inflation. « Nous demandons une revalorisation immédiate du traitement de base, et non pas des primes qui participent à diviser le personnel et empêchent leur mobilité », estime Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT Santé. Celle-ci considère que les professionnels doivent « reprendre la main sur leurs conditions de travail », ce suppose des financements accrus lors du prochain PLFSS.
Salaires et formation, tout est lié
Les organisations syndicales jugent indispensable une augmentation des capacités de formation. Alors qu'Élisabeth Borne a annoncé l'ouverture de 2 000 places supplémentaires dans les instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi), Didier Birig (FO) estime que « ce chiffre ne repose sur aucune analyse des besoins ». Quant à Yann le Baron (Unsa), il souligne que les salaires doivent « être attractifs pour pouvoir remplir les places en Ifsi. Vous pouvez toujours créer 10 000 places en plus, mais cela ne servira à rien si elle restent vides ! »
Le Dr Christophe Prudhomme, délégué CGT Santé., s'inquiète aussi pour les effectifs médicaux. « Le gouvernement a menti sur la fin du numerus clausus, remplacé par le numerus apertus. Les universités n’ont pas suffisamment de moyens pour augmenter leurs capacités de formation. »
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