Robes à franges, costumes queue-de-pie, chapeaux d'époque, fume cigarette, plumes à gogo ou bandeaux : les années folles étaient à l'honneur au traditionnel Bal de l'internat, vendredi 29 avril, à Paris.
Dans la prestigieuse salle Wagram (17e arrondissement), près de 1 000 internes et anciens internes venus de toute la France se sont réunis festivement pour partager les valeurs de l'internat et faire revivre l'esprit carabin. Le bal s'est ouvert sur le discours et l'effeuillage de l'instigateur de la soirée, Côme Bureau, interne à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP).
Costume napoléonien
Fidèle à la coutume, la soirée a démarré par un dîner raffiné ponctué d'animations audacieuses organisées par les salles de gardes d'internes. Toutes fesses dehors, les Rouennais avaient préparé une chorégraphie osée, les internes militaires une vidéo carabine et les parisiens un flot de chansons détournées et fleuries (« Mais qu'est-ce que t'attends pour me sucer le gland... »).
Dans la salle, le public s'est délecté du show, dans une ambiance au beau fixe. « Notre folklore a parfois mauvaise presse, mais il fait partie du patrimoine de médecine que nous souhaitons préserver », explique Côme Bureau, en costume napoléonien quelques minutes après son passage sur scène.
Le premier Bal de l'internat remonte à 1897 mais cet événement est devenu irrégulier en raison de son coût et de l'investissement qu'il exige. Pour mener à bien ce projet, huit mois de préparation ont été nécessaires. Côme Bureau a été épaulé par une dizaine d'internes. « Il faut trouver une salle, des financements et réfléchir aux sketches. C'est un second emploi », poursuit-il, ajoutant que huit partenaires (APPA, SIHP, SRP-IMG, Plaisir des dieux, SIPHIF, Stagium, Trocundoc et AAIHP) ont participé cette année au financement de la soirée, pour une enveloppe globale de 120 000 euros.
Gommer les hiérarchies et les générations
En milieu de soirée, une fanfare et une chorale, constituées principalement d'externes, ont enflammé la piste de dance sur un medley de Boney M et de Stevie Wonder. Dans la salle, le temps est à la décompression. Les « Barbites des années trente » et les « French Cucul » côtoient aussi bien les assistants que les praticiens hospitaliers. « Ça fait du bien d'avoir une soirée où on oublie les codes et la hiérarchie », témoigne une interne de médecine de Rouen. « Ça change du cadre habituel et c'est très bien organisé », poursuit un interne de Lille.
Exceptionnellement, une dizaine d'internes de médecine militaire, en costume officiel, avaient fait le déplacement. « Les civils ne nous connaissent pas, c'est l'occasion ! », se réjouit l'un d'entre eux, sans s'arrêter de danser.
Un peu plus loin sur la piste, des assistants et des PH partagent un verre. « Mes internes m'ont poussé à venir, je ne regrette pas, ça me rappelle des souvenirs », explique l'un des pédiatres de l'hôpital Trousseau.
À quelques mètres d'eux, le doyen de la soirée, le Dr Jean-Pierre Provoost, psychiatre à la retraite de 73 ans, et vice-président de l'association pour les praticiens hospitaliers et assimilés (APPA) est également ravi. « C'est une bonne idée de remettre ça en route, ils en ont besoin », commente-t-il.
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens
Ouverture du procès d'un homme jugé pour le viol d'une patiente à l'hôpital Cochin en 2022
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique