On ne mesurera pas avant probablement plusieurs années l'ampleur complète de la surmortalité causée par la pandémie de Covid. Mais les retards aux soins - la FHF estime à 3,5 millions le nombre de séjours hospitaliers qui n'ont pas été rattrapés depuis mars 2020 - constituent une véritable « bombe à retardement ». Telle est l'alerte que lancent dans une enquête scrupuleuse et extrêmement documentée, Sylvain Labaune et Jean-Yves Paillé, journalistes à l'Agence de presse médicale (APM). Pour mener leur enquête, les auteurs ont interrogé une soixantaine d'acteurs : médecins, syndicalistes et hauts fonctionnaires. Sans céder à la facilité de réécrire l'histoire a posteriori, les deux journalistes font le constat argumenté que « certaines décisions prises ont clairement eu un impact néfaste sur la santé des Français ». Déprogrammations uniformes, communication anxiogène des autorités envers les patients, médecine de ville en partie à l'arrêt, c'est surtout pendant la première vague que se seraient concentrées les erreurs. Des mauvais choix qui appellent à une réflexion, en particulier sur « les prises en charge qui devront absolument être sanctuarisées » en cas de nouvelle crise, en particulier le dépistage des cancers.
Les retards de soins : la bombe à retardement, Sylvain Labaune et Jean-Yves Paillé, Éditions Les Asclépiades, 299 pages.
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