La reconstruction de l'hôpital de Laval et le renforcement de la coopération avec l'hôpital de Nord Mayenne figurent parmi les principales pistes du rapport du médiateur, présenté lundi, sur les difficultés de l'hospitalisation publique dans le département, très touché par la désertification médicale.
L'ancien directeur de CHU Daniel Moinard, désigné comme médiateur par le Premier ministre, Jean Castex, propose un plan d'action en six points, avec pour objectif de « gagner en attractivité pour faire venir des médecins ».
Principale recommandation : accentuer la coopération entre les hôpitaux de Laval et de Nord Mayenne, distants d'une trentaine de kilomètres. L’idée est « que les deux établissements coopèrent », suggère le médiateur, qui recommande de s'appuyer sur le CHU d'Angers pour former les médecins. Une « organisation qui sécurise tout à la fois le malade et le professionnel qui y travaille » avec des équipes médicales « bi-site » est également préconisée pour rétablir l'offre de soins dans les deux hôpitaux, notamment en anesthésie, en chirurgie et en gynéco-obstétrique à Mayenne, afin d'éviter la fermeture de certains services faute de personnel.
Pénurie de médecins
Concernant l'hôpital de Laval, aux locaux jugés vétustes par le personnel, le rapport estime nécessaire de reconstruire l'établissement, dont la réhabilitation en site occupé « n’est pas envisageable ». « C'est un site amianté », souligne-t-il en saluant au passage l'engagement de l'État, qui prévoit « 70 à 75 % d’accompagnement » pour un coût total estimé à 116 millions d'euros. 30 millions d'euros d'aide avaient déjà été annoncés par le ministre Olivier Véran dans le cadre du Ségur de la santé en novembre et l'État a annoncé la semaine dernière porter son aide à 80 millions d'euros au total.
La reconstruction de cet établissement phare de l'offre de soins en Mayenne doit se faire en plusieurs phases et permettre de restructurer en priorité l’ensemble du plateau technique, les urgences, le bloc opératoire et la dialyse.
Lors d'une visite du Premier ministre le 23 octobre à Laval, des difficultés de fonctionnement liées à une pénurie de médecins dans le département et aux difficultés d’attractivité avaient été relevées. La Mayenne est le sixième département le moins doté de France en médecins généralistes, selon l'Insee.
Partiellement fermées la nuit en novembre, les urgences de l'hôpital de Laval se trouvaient au bord de l'asphyxie en décembre, avec deux tiers de médecins manquants. En octobre, le personnel avait entamé une grève illimitée face à une situation « désastreuse pour la population ».
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