Lors de l'émission du 26 octobre dernier où il était interviewé par Caroline Roux sur France 2 sur les urgences dans l'Hexagone, le président Macron a répondu au message lancé par une médecin pédiatre qui a tiré sur la sonnette d'alarme. Elle a dû reporter une opération chirurgicale urgente d'un enfant, faute de places. Concernant la crise du système de santé, Emmanuel Macron se dit conscient de la situation. On manque cruellement de médecins, aussi bien en ville qu'à l'hôpital. Outre les investissements apportés par l'exécutif (Ségur, investissement à l'hôpital, pouvoir médical au sein de chaque service), il a illustré par un exemple, celui du service où travaillait la médecin, à savoir l'hôpital de Poissy. Sur 15 soignants en sortie de Covid, il n'en reste que 6 : « S'il y en a un qui arrête, ceux qui restent devront assurer beaucoup plus de gardes. » Selon le Président, les solutions passent par une réorganisation au niveau des territoires (le SAS et l'appel du 15), une revalorisation des gardes de nuit et de la régulation (pour inciter les médecins de ville à prendre les appels). Emmanuel Macron espère aussi réussir à convaincre les soignants qui ont démissionné à revenir travailler au sein des établissements de santé grâce à ces meilleurs salaires. Et d'ajouter : « Les conditions de travail à l'hôpital n'ont pas assez changé malgré le Ségur. » Concernant les déserts médicaux, outre un élargissement des délégations de tâches, le Président souhaite exonérer de cotisations les futurs médecins généralistes qui vont arriver à la retraite pour les inciter à continuer leur activité.
Délocaliser les consultations des CHU
Sur ce point, Philippe Juvin (député LR) raconte sur Twitter avoir fait voter cette mesure (contre l'avis de la majorité présidentielle) : « Le Président oublie de remercier Les Républicains », ironise-t-il. Réaction de la FHF, elle demande à ce que les revalorisations des gardes et astreintes et du travail de nuit soient prolongées pour l'hiver et qu'elles soient financées. La fédération attend « des actes ». Selon l'Académie nationale de médecine, les hôpitaux de proximité devraient être mieux impliqués : « Tout médecin doit avoir sa blouse à l'hôpital. » Côté Chu, l'Académie voudrait encourager les PH des CHU à délocaliser certaines de leurs consultations au sein d'établissements non universitaires. Des réseaux d'hôpitaux pourraient aussi être créés par les CHU en contact avec la médecine libérale.
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