Revaloriser l'ensemble des « carrières » des soignants paramédicaux était l'un des engagements d'Olivier Véran dans le cadre du Ségur de la santé, au-delà de la revalorisation acquise de 183 euros net (complément de traitement indiciaire).
500 000 personnes
Lors d'un troisième comité de suivi du Ségur qui s'est tenu ce lundi, le ministre de la Santé a acté la réévaluation des grilles indiciaires pour les personnels soignants (aides-soignants, infirmiers, infirmiers spécialisés, cadres de santé), médico-techniques ou de la rééducation (kinés, manipulateurs radio, ergothérapeutes, orthoptistes, orthophonistes, psychomotriciens ou pédicures-podologues). Au total, plus de 500 000 professionnels de la fonction publique hospitalière (FPH) sont directement concernés par cette enveloppe de 740 millions d'euros (en année pleine).
Pour aller « vite et fort », l'entrée en vigueur est prévue dès le 1er octobre 2021 pour la fonction publique hospitalière.
2 000 euros net en début de carrière pour une infirmière
Résultat : pour une infirmière en soins généraux (IDE) ayant bénéficié d'un accès à la catégorie A (153 000 personnes), la revalorisation supplémentaire s'élève à 107 euros net par mois dès un an de carrière. En y ajoutant le complément de traitement indiciaire (CTI) de 183 euros (déjà acquis), le salaire mensuel d'une IDE en début de carrière atteint de 2 026 euros net (contre 1 736 euros net avant).
Après cinq ans de carrière, la même infirmière voit son salaire passer de 1 872 à 2 207 euros net par mois (+335 euros). Au bout de vingt ans, elle touchera 2 924 euros (+461 euros). Et en fin de carrière, le salaire atteint 3 398 euros.
Concernant les quelque 16 700 infirmiers spécialisés de catégorie A (3 800 IBODE, 5 900 IADE, 7 000 puériculteurs), le salaire passe à 2 039 euros après un an de carrière (+199 euros en intégrant les 183 euros déjà acquis) et à 3 583 euros en fin de carrière (+551 euros).
Pour les aides-soignants (200 000 personnes de la FPH ayant bénéficié du passage en catégorie B), les augmentations de la grille porteront les salaires à 1 760 euros net au bout d'un an de carrière (+228 euros), à 1 838 euros à cinq ans (+261 euros) et à 2 954 euros net par mois en fin de carrière (+651 euros) – toujours en intégrant les 183 euros déjà versés… Ces revalorisations n'intègrent pas les diverses primes touchées par ces personnels hospitaliers.
« Je suis heureux que cet objectif clair et ambitieux pour améliorer l’attractivité et dynamiser les carrières des personnels soignants se traduise de manière très concrète », s'est félicité ce lundi Olivier Véran.
Le privé concerné en 2022 ?
Si la fonction publique hospitalière est servie en priorité, ces mesures bénéficieront en début d'année prochaine aux personnels de la fonction publique territoriale et d'État, selon le cabinet du ministre de la Santé. De même, concernant les salariés du secteur privé (lucratif et non lucratif), les négociations ont commencé pour assurer les modalités de transposition de ces revalorisations « pour une application début 2022 ».
Ce dispositif ne concerne pas les contractuels de la fonction publique hospitalière. « Cela ne serait pas cohérent par rapport à la volonté du gouvernement qui est celle d'inciter les établissements à titulariser au maximum les agents contractuels », justifie le cabinet du ministre.
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