L’étape du jour du « tour de France » des investissements hospitaliers est passée ce jeudi à proximité du mont Ventoux. Olivier Véran était dans le Vaucluse, à Beaumes-de-Venise et Carpentras, pour dévoiler les grandes lignes du « plan Ségur » pour la région PACA.
Au total, le gouvernement débloque 1,5 milliard d’euros pour soutenir les établissements sanitaires et médico-sociaux de cette région. 743 millions ont vocation à restaurer les capacités financières de 30 établissements en situation de surendettement, 403 millions sont dédiés au financement des projets et à la transformation de l’offre de soins. Sur ce volet, l’ARS PACA ajoute une enveloppe de 150 millions d’euros via le Fonds d’intervention régional (FIR). Les dépenses du quotidien seront prises en charge à hauteur 115 millions d’euros, tandis que 29 établissements médico-sociaux hériteront d'une enveloppe de 89,5 millions.
Inégalités sociales de santé
La stratégie régionale d’investissement, sous la houlette de l’ARS, a tenu compte des spécificités du territoire, et notamment des inégalités sociales de santé particulièrement prégnantes dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et certaines villes des Alpes-Maritimes. Les difficultés de la démographie médicale (Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, une partie du Vaucluse, Alpes-Maritimes et du Haut-Var) ou du vieillissement démographique, supérieur à la moyenne nationale, ont également été prises en considération.
Selon Philippe De Mester, directeur général de l’ARS PACA, il s’agit d’un territoire « extrêmement contrasté, avec une zone côtière très urbaine, avec une grande densité de médecins, de gros hôpitaux » mais aussi « des zones montagneuses plus retirées, avec un problème majeur de désertification médicale », que l’on retrouve aussi dans les grandes agglomérations (quartiers Nord de Marseille, certains quartiers à Nice, etc.).
Dans ces « secteurs », l’ARS a décidé de « mettre l’accent sur l’aide à l’installation des praticiens », poursuit son DG qui entend « soutenir les centres de santé » pour améliorer le maillage territorial. Les hôpitaux locaux seront accompagnés car ils sont « la tête de pont du dispositif sanitaire » et permettent de « fixer une présence médicale et paramédicale », confie Philippe De Mester qui désire stimuler la coopération public/privé.
Projets à Aubagne et Avignon
Dans les Bouches-du-Rhône, le projet de reconstruction du CH d’Aubagne (92 millions d’euros) vise à consolider l'offre de soins de proximité. Au programme : la construction d’une maternité ou le renforcement des filières de soins (développement de l’hôpital de jour). Dans le même département, le projet de l’hôpital européen de Marseille (43 millions) vise à pérenniser l’ancrage de l’établissement au cœur de la ville. Au menu, l’ouverture de cinq salles de bloc opératoire, mais aussi d’un nouvel hôpital de jour (début 2022) dont l’activité sera orientée vers les maladies chroniques.
Dans le Vaucluse cette fois, le CH d’Avignon, établissement de référence, sera modernisé (58 millions) pour faire face aux besoins du territoire : augmentation des capacités de réa et de soins continus, des urgences ou de l’hémodialyse ; amélioration de la qualité des conditions d’accueil des tours de médecine et chirurgie, etc.
L’ARS milite enfin pour une nouvelle approche de la prise en charge du grand âge, à travers une diversification des modalités d’accueil. Car, si les Ehpad sont une solution pour les patients les plus âgés ou les plus dépendants, il y a en amont « toute une gradation de modalités de prise en charge » pour maintenir les personnes à domicile (hospitalisation à domicile, Ehpad à domicile et services de soins à domicile).
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