Les primes, c'est bien, la revalorisation pérenne des carrières hospitalières, c'est beaucoup mieux.
Ces derniers jours, plusieurs syndicats ont exprimé leur inquiétude au sujet des primes exceptionnelles de 1 500 euros qui seront accordées dès le mois de mai aux agents, infirmiers, internes et médecins hospitaliers dans la trentaine de départements les plus touchés par l’épidémie et, ailleurs, aux agents des unités COVID+ des 108 hôpitaux de référence. Les personnels des autres services percevront un bonus de 500 euros.
Agir sur la grille salariale
Dans un communiqué commun, Action Praticiens Hôpital (APH), Jeunes Médecins et l’Intersyndicale nationale des internes (ISNI) « prennent acte » des annonces concernant l'octroi de primes et d'une majoration de 50 % des heures supplémentaires. Mais ils préviennent aussitôt qu'une telle « prime de risque » ne pourra en aucun cas être suffisante pour compenser le déficit d’attractivité des carrières hospitalières. « C’est d’une revalorisation générale des grilles salariales dont l’hôpital a besoin pour qu’il puisse recruter et fidéliser les personnels médicaux, paramédicaux, administratifs et techniques», recadrent les organisations.
De même, la revalorisation de 50 % des heures sup « va dans le bons sens si celle-ci est pérenne et concerne tous les statuts mais encore faut-il qu’elles soient décomptées ce qui n’est pas le cas pour tous les personnels ».
Pour ces organisations en tout cas, pas question que ces gestes financiers soient assimilés à un « solde de tout compte », dès lors que la situation commande à leurs yeux une « refondation » des politiques publiques de santé.
Le SYNGOF monte aussi au front
En fin de semaine dernière déjà, les syndicats APH et SNPHARe avaient exhorté l'État à ne pas oublier sa promesse d'un « plan massif » pour l'hôpital, et à ne pas confondre primes et révision « complète » des grilles salariales.
Ce lundi encore, c'est au tour des gynécologues et obstétriciens hospitaliers du SYNGOF de prévenir que, « bien loin d’une restauration claire et nécessaire de l’hôpital, les primes actuellement annoncées constituent un replâtrage en urgence des secteurs prêts à s’écrouler». Le syndicat évoque le malaise illustré par le taux de vacance des postes de gynécologues obstétriciens hospitaliers.
Spécifiquement pour la période de crise, l'ISNI s'est aussi inquiétée de voir les efforts de tous les internes récompensés, « quel que soit leur lieu d’exercice » y compris ceux « en ambulatoire, en services de chirurgie ou en secteur psychiatrique ». Les jeunes réclament aussi une revalorisation de l’indemnité de garde de 120 euros à 252 euros net pour les juniors les plus exposés.
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