« Tout ce qui relève de l'intime est politique », estime la réalisatrice Ovidie qui, après des documentaires sur l'industrie du porno et la lutte contre la prostitution en Suède, s'est penchée sur les violences obstétricales, un sujet longtemps tu.
Dans « Tu enfanteras dans la douleur » diffusé mardi à 22 h 40 sur Arte, elle accumule les témoignages glaçants de mères -– dont la secrétaire d'État Marlène Schiappa – traumatisées par leur accouchement, entre examens brutaux, gestes médicaux vécus comme une « mutilation » et paroles déplacées. « Ça fait longtemps que je travaille sur les questions de sexualité, de corps et d'intime et que j'avais envie de travailler sur cette question. C'est la partie du féminisme qui m'a toujours intéressée », explique la trentenaire.
La question des violences obstétricales est entrée dans le débat public grâce à des blogs et aux réseaux sociaux, avant d'être l'objet en France d'un rapport il y a un an du Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes (HCE), appelant à une prise de conscience. Parmi les principaux actes dénoncés, le recours sans consentement à l'épisiotomie a été particulièrement pointé du doigt. En France, près d'un accouchement sur cinq donne lieu à une épisiotomie, et dans un cas sur deux, la femme déplore l'absence d'information, soulignait le HCE.
Ovidie a tenu à rencontrer toutes les parties dans ce dossier sensible : des militantes comme la féministe belge Marie-Hélène Lahaye (qui a lancé en 2013 le blog « Marie accouche-là ») et des médecins dont Israël Nisand, à la tête du Collège national des gynécologues français.
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