Pour la seconde année consécutive, l’hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière (AP-HP) s’affiche dans le cercle très fermé des dix meilleurs hôpitaux du monde, selon un classement publié mi-mars par le magazine américain « Newsweek ». Ce palmarès 2023 prend en compte la qualité des soins proposés à l’hôpital, l’expérience du patient, et la réputation.
Ainsi, sur plus de 2 800 établissements analysés dans une trentaine de pays, l’établissement situé dans le XIIIe arrondissement de Paris se classe en 8e position des meilleurs hôpitaux du monde, derrière les mastodontes américains comme la Mayo Clinic à Rochester dans le Minnesota ou l’hôpital de Cleveland, placés cette année encore en tête de podium.
Dans certaines spécialités, les établissements français atteignent même le top 5 mondial, comme l’Institut Gustave-Roussy se classe en troisième position des meilleurs établissements de la planète en oncologie. En neurologie, la Pitié se place, elle, en cinquième position, selon « Newsweek ».
Le top français reste stable
Pour « Newsweek », alors que tous les hôpitaux du monde entier sont « confrontés à la hausse des coûts, au vieillissement de la population et à une main-d'œuvre médicale épuisée par la lutte contre la pandémie », son palmarès relève une « constance » dans le « club très fermé » des meilleures institutions du monde.
L’hebdomadaire new-yorkais dresse par ailleurs un palmarès des meilleurs établissements par pays. En France, après la Pitié-Salpêtrière donc, c’est l’Hôpital européen Georges-Pompidou qui reste à la deuxième position des meilleurs hôpitaux tricolores - et 19e au niveau mondial -, suivis du CHU de Lille (41e mondial), du CHU de Bordeaux Pellegrin et de l’hôpital Saint-Joseph à Paris. Un classement stable par rapport à 2022. À noter toutefois cette année une percée de la clinique Elsan Santé Atlantique, à Saint-Herblain, qui atteint en 2023 la 6e place des meilleurs établissements de l'hexagone.
Une méthodologie en quatre volets
Pour dresser ce palmarès, le magazine américain, en partenariat avec la plateforme d'analyse de données « Statista », a établi une méthodologie en quatre volets. La première partie repose sur un sondage en ligne adressé à 80 000 experts médicaux - médecins, directeurs d’hôpitaux, professionnels de santé - de 28 pays, invités à recommander des hôpitaux de leurs propres pays, ainsi que des établissements étrangers. Pour éviter tout conflit d'intérêts, « les recommandations pour son propre employeur n'étaient pas autorisées », précise « Newsweek ».
À l’avis des professionnels étaient ajoutés les résultats d’enquêtes sur l’expérience patients, issus d'études publiques menées par différents organismes locaux, comme la Haute autorité de santé (HAS) en France. En 2023, l’hebdomadaire y a ajouté la mise en place de « PROMs », des questionnaires standardisés où le patient évalue les résultats de ses soins.
Enfin, et surtout, « Newsweek » s’est basé sur des indicateurs de performances médicales pour chaque hôpital, provenant, là encore, des autorités locales. Pour les 3 000 établissements français, neuf critères ont été retenus, basés sur les données de qualité et de sécurité éditées par la HAS. Par exemple : le respect des droits des patients, la gestion des médicaments, les risques infectieux y compris l’utilisation adaptée des antibiotiques, la gestion des urgences médicales - intégrant notamment le fait d’avoir des professionnels formés à l’accueil et au tri des patients aux urgences -, ou encore la sécurité des patients en endoscopie.
Enfin, au regard des quatre volets, des scores pondérés sont attribués à chaque hôpital. Par exemple, les indicateurs médicaux comptaient pour 29 % de la note finale, 49 % pour la recommandation par les pairs (5 % si la recommandation vient d’un expert étranger), 14,5 % pour l’expérience patient et 2,5 % pour la mise en œuvre de PROMs.
Ce que l’on sait du vol de données de santé de plus de 750 000 patients d’un établissement francilien
L’Igas veut inciter tous les hôpitaux à déployer des actions de prévention primaire
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens