LA SEMAINE dernière s’est tenue à Clamart (Hauts-de-Seine) une réunion des responsables des maisons médicales de garde (MMG) d’Île-de-France pour faire le point sur les financements de ces structures. Le constat est plutôt accablant, à en croire le Dr Jean-Paul Hamon, responsable de la MMG de Clamart. « Il manque aux MMG de la région un tiers de leur budget 2010. Ce budget, qui provient du FIQCS (Fonds d’intervention pour la qualité et la coordination des soins) est versé en trois fois chaque année, mais le dernier tiers se fait attendre pour tous. » Avec pour certaines de ces maisons médicales un risque imminent de fermeture, telle la MMG de Gonesse (Val-d’Oise) qui a déjà cessé son activité le soir faute de moyens financiers et qui sera contrainte de mettre la clé sous le paillasson au soir du 31 décembre au cas où les fonds attendus n’arriveraient pas.
« Si les MMG ne reçoivent pas très rapidement l’argent promis, on va tous être obligé de licencier », continue Jean-Paul Hamon dont la situation, à Clamart, n’est guère brillante. Il lui manque en effet 40 000 euros pour boucler son budget 2010. C’est lui-même qui a signé pour sept ans le bail de la MMG, d’un montant annuel de 45 000 euros. « En tant que président de l’association 1901 qui gère cette MMG, je suis responsable sur mes biens propres du paiement du loyer, précise-t-il. Si je n’ai pas touché la subvention promise avant la fin de l’année, je serai contraint de dénoncer le bail. »
Une fédération régionale.
Au-delà de ce problème bien réel de financement, Jean-Paul Hamon, par ailleurs coprésident d’UG, la branche généraliste de la Fédération des médecins de France (FMF), est sans illusion sur l’avenir. « Quand je vois à quel point il est difficile d’obtenir les budgets promis pour les MMG, je doute que les pouvoirs publics tiennent leur promesse de création de 250 maisons de santé à l’horizon 2012. Je souhaite bien du courage aux promoteurs de ces structures. »
Du côté du Dr Dominique Monchicourt, responsable de la GMP (Garde médicale de Paris), qui gère 5 MMG dans la capitale, le ton est à peine moins catastrophiste. « Nous n’avons pas reçu un centime de subvention depuis le mois d’août, calcule-t-il. Heureusement qu’à Paris, nous disposons d’un fonds de réserve qui nous permet de faire la soudure. » Plus généralement, Dominique Monchicourt regrette de ne pas arriver à établir de communication avec l’agence régionale de santé (ARS) dans cette affaire et ne sait si cette absence de communication est à mettre sur le compte de la désorganisation liée à la mise en place de l’ARS, ou s’il s’agit d’une volonté délibérée. « Et pourtant, continue-t-il, on nous répète depuis deux ans qu’avec les ARS, les subventions arriveront enfin à l’heure. »
Les promoteurs franciliens de MMG ont décidé de s’organiser en « Fédération Ile-de-France des MMG ». Avec pour objectif de devenir un interlocuteur de l’ARS, et de tenter de devenir membre de la commission partenariale en charge des décisions de financement des MMG.
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