L’INTERIM médical à l’hôpital ne concerne pas uniquement les services d’anesthésie-réanimation. Seuls 31 % des services d’urgences ont un effectif médical titulaire complet, d’après une enquête menée par la Conférence des présidents de CME (Commissions médicales d’établissement) de centres hospitaliers. Trente hôpitaux (sur un total de 519 CH) ont participé à l’étude. La moitié d’entre eux (52 %) ont un service d’urgences incomplet ; 76 % recourent à des urgentistes remplaçants, majoritairement des intérimaires. Sept hôpitaux sur dix se disent inquiets pour les recrutements à venir.
Le Dr Edouard Bichier, secrétaire national de la Conférence des présidents de CME de CH, liste les problèmes qui découlent de cette situation. « Le service médical rendu par ces intérimaires est souvent peu satisfaisant car ces praticiens ne sont pas impliqués dans la structure. Ils ne connaissent pas les médecins correspondants dans les autres services de l’hôpital. Souvent, ils ne codent pas l’activité médicale car ils ne connaissent pas le système d’information de l’établissement. Ces médecins sont recrutés à la dernière minute, on ne connaît pas leurs compétences. Ils ont du mal à s’intégrer, cela perturbe l’équilibre des équipes. Sans compter que leur rémunération – le double voire le triple de ce que gagne les titulaires, jusqu’à 650 euros net les 24 heures – crée des jalousies. »
Les présidents de CME de CH envisagent l’avenir avec inquiétude, « d’autant, résument le président et le secrétaire national de la Conférence dans une note commune, que l’on ne peut exclure que ces structures [les urgences hospitalières, NDLR] soient amenées à suppléer par la gestion de maisons de santé, au désengagement de la médecine de ville, dans la permanance des soins notamment dans les zones à forte difficulté démographique ou sociale. »
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