BIS REPETITA. Après le Morbihan (voir « le Quotidien » des 24 février et 12 mars), c’est au tour de la Mayenne d’être à court de financement pour sa permanence des soins libérale, assurée par la quasi-totalité des généralistes du département (209 sur 211) réunis au sein de l’ADOPS 53 (Association départementale de l’organisation de la PDS).
En cause cette fois encore : l’insuffisance de l’enveloppe FIQCS (fonds d’intervention pour la qualité et la coordination des soins) et l’installation du nouvel interlocuteur que représente l’ARS (agence régionale de santé). « On nous a versé 125 000 euros ; il nous en manque 71 000 », explique le Dr Luc Duquesnel, secrétaire de l’ADOPS. Le bureau de FIQCS n’ayant pas voulu marcher sur les plates-bandes d’une ARS qui n’existait pas encore quand les crédits ont été distribués, les acteurs libéraux de la PDS en Mayenne se retrouvent privés de leur budget de fonctionnement pour 2010. Impossible à court terme de payer les médecins régulateurs, les secrétaires…
Du coup, tout comme leurs confrères bretons – qui ont ainsi vite obtenu de l’URCAM (union régionale des caisses d’assurance-maladie, depuis fondue dans l’ARS) qu’elle débloque la situation –, les généralistes de Mayenne recourent au bras de fer. Les généralistes mayennais ont résolu en assemblée générale que si les crédits nécessaires n’arrivent pas rapidement, ils cesseront toute activité de PDS, effection comme régulation, à partir du 1er mai. Faisant flèche de tout bois, l’ADOPS 53, qui doit participer à l’expérimentation de nouveaux modes de rémunération lancée dans quelques régions par Roselyne Bachelot (« le Quotidien » du 7 octobre dernier), transforme cet engagement en une autre menace : en l’état actuel de son financement, elle ne se lancera pas dans l’aventure, fait-elle savoir. « Ça va faire tache, commente le Dr Duquesnel. Et c’est bien dommage parce que nous avions un fort désir de mener cette expérimentation où chaque ADOPS va se voir confier la totalité de l’enveloppe pour rémunérer l’activité des effecteurs comme des régulateurs. »
L’ADOPS 53 existe depuis 2006. Selon ses statistiques, les généralistes de garde qui l’animent ont reçu en 2009 40 000 appels, un chiffre en augmentation de 14 % par rapport à l’année précédente. Dans leur motion, les praticiens mayennais soulignent qu’ « il est rare de constater un tel engagement des médecins généralistes pour la PDS dans un département présentant une démographie médicale autant déficitaire ».
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens
Ouverture du procès d'un homme jugé pour le viol d'une patiente à l'hôpital Cochin en 2022
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique