MENÉE DANS LES HÔPITAUX français entre 2007 et 2008, l’étude SESMAT (portant sur la santé et la satisfaction des médecins au travail – « le Quotidien » du 18 janvier 2008) continue de donner des fruits. Sur son site Internet, le « Emergency Medicine Journal » publie ainsi, à l’initiative du Dr Madeleine Estryn-Behar (Hôtel-Dieu), directrice scientifique de l’étude depuis son origine, les statistiques relatives aux seuls urgentistes scrutés par l’enquête SESMAT, soit quelque 500 spécialistes dont l’exposition au burnout est comparée à celle d’un échantillon représentatif de l’ensemble des médecins étudiés par l’enquête SESMAT (soit 1 500 praticiens). D’autres volets devraient suivre, consacrés sur le même modèle aux pharmaciens ou aux psychiatres.
Le focus « urgentistes » montre une population particulièrement exposée au burnout : dans cette spécialité, un peu plus d’un médecin sur deux (51,5 %) souffre d’épuisement professionnel alors que la moyenne des praticiens n’est affectée « qu »’à 42,4 %. Dans les services d’urgence, les femmes sont davantage que les hommes sujettes au burnout. Pour expliquer leur mal-être, les urgentistes mettent en avant les tensions entre vie personnelle et vie professionnelle ainsi que l’insuffisance des effectifs de leurs équipes. Dans le détail, les situations de tension entre famille et travail quadruplent le risque d’apparition d’un burnout pour les médecins hospitaliers qui les vivent, toutes spécialités confondues ; mais quand ces médecins sont des urgentistes, le risque est multiplié par 6. De la même façon, exercer dans des conditions de sous-effectifs double le risque d’apparition d’un burnout pour les médecins en général mais le multiplie par 5 chez les seuls urgentistes.
Plus touchés, les urgentistes en tirent les conclusions : 21 % d’entre eux pensent abandonner la médecine (contre 17 % de la moyenne des spécialistes sondés).
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