PRÉFACÉES par Cabu, closes par Josiane Balasko, postfacées par Wolinski, croquées par Charb…, enrobées de parrains prestigieux, donc, les histoires d’urgences du Dr Patrick Pelloux ne perdent pas leur saveur pour leur deuxième fournée. Ce nouvel opus du recueil des chroniques publiées par l’urgentiste dans l’hebdomadaire « Charlie Hebdo » sort aujourd’hui en librairie (1). Le président de l’AMUF (Association des médecins urgentistes de France) s’y dessine tel qu’à son habitude, un peu titi, grand cur, la révolte chevillée au corps et l’emportement rapide. Rien de neuf du côté de ses cibles fétiches – la technocratie, l’Ordre, le néolibéralisme… Mais au fil de sa (fort bonne) plume, Patrick Pelloux apparaît aussi sous des jours plus détonants, citant des minutes d’Ancien Régime, faisant s’animer des patients (amochés, mourants, drogués) comme par un coup de baguette magique. Témoin privilégié de la misère, de la solitude, de la vieillesse, Patrick Pelloux a l’incontestable talent de savoir transmettre, souvent en s’effaçant (si, si) devant les images fortes, tristes, poétiques, loufoques…
Car tour à tour légères ou très sérieuses, les histoires du Dr Pelloux abordent tous les sujets. La notation des médecins sur Internet ( « c’est la vindicte du minable érigée en principe »). La religion à l’hôpital ( « la loi de mars 2002 renforçait le droit des malades, mais son interprétation n’était pas un laissez-passer pour permettre aux religions de dicter leur loi sous couvert du consentement des malades »). La dépression des étudiants en médecine ( « on fait comme si le corps médical et l’ensemble des toubibs étaient (...) au-dessus des maladies, y compris psychiatriques »). La faune hospitalière (insectes, rats, chats, mouettes !). Les pilotes des hélicos du SAMU ( « se mobilisant toujours dans l’urgence pour faire tourner leurs pales afin de transporter le môme qui a raté un virage dans un bourg perdu »). Les fans de Johnny ( « avec la graisse, les dizaines de tatouages prenaient une forme bizarre, la tête de loup dans son dos, par exemple, faisait beaucoup plus penser à un chameau »).
Avec ou contre le Dr Pelloux, on s’énerve, on râle pas mal. On sourit et on rit aussi beaucoup.
(1) Patrick Pelloux, « Histoire d’urgences », tome II, Charlie Hebdo, éditions Les Échappés, au cherche midi.
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