À l'occasion du congrès de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), à Caen, les ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur, Agnès Buzyn et Frédérique Vidal, ont célébré devant 300 carabins les funérailles des ECNI et du second cycle des études médicales dans leur forme actuelle.
L'ANEMF a aussitôt salué une « annonce ambitieuse et répondant aux attentes des étudiants ». Présidée jusqu'à dimanche 8 juillet par Yanis Merad, l'organisation rappelle son opposition de longue date aux ECN, mode de classement jugé « inadapté et destructeur » qui sera remplacé à l'horizon 2022 par un système de « matching » qui recueille les faveurs de l'ANEMF.
Le nouveau dispositif d'évaluation s'appuiera sur une évaluation en trois temps : les connaissances théoriques en fin de cinquième année ; les compétences cliniques et relationnelles en fin de sixième année ; le parcours des étudiants, en valorisant les expériences professionnelles les plus pertinentes. Ce canevas devrait permettre aux étudiants « de diversifier les approches professionnelles et de confirmer leur choix d’orientation », se réjouit l'ANEMF. Heureux mais pas naïfs, les carabins resteront « vigilants » sur la mise en musique de la réforme.
Ne pas s'enflammer
À Caen, les étudiants en médecine n'ont pas caché leur enthousiasme en apprenant la fin des ECN. « Il était temps ! exulte Pierre. On le sait, c'est un système qui ne fonctionne pas. On ne choisit pas la spécialité par passion mais sur un tableau Excel. On ne sait pas si le nouveau système sera meilleur mais en tout cas il prendra en compte le projet de l'étudiant. On n'apprendra plus un sac de connaissances mais aussi un tronc commun de compétences. »
Olivier, lui, ne regrettera pas le côté « déshumanisant » d'une épreuve de force qui se joue sur trois jours. « Vous vous rendez compte ? appuie-t-il. Imaginez si un étudiant est malade pendant cette période. » Le carabin apprécie la place concédée à la pratique et aux stages dans la réforme du second cycle, qui était selon lui « mise de côté » jusque-là.
Plus sceptique, Simbi préfère « attendre » du concret avant de s'enflammer. « Les annonces correspondent à ce que nous avons demandé, la complémentarité connaissances/compétences est une bonne chose, c'est vrai. Mais pour l'instant, on reste dans l'ordre du général. Il faut peaufiner tout cela. »
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