C’est une réforme qui va modifier de manière importante le 3e cycle des études médicales, donc la formation des futurs internes de rhumatologie, et par conséquent celle des futurs rhumatologues! En gestation depuis plus de deux ans, cette réforme va entrer en vigueur à la rentrée prochaine. « Un des mots-clés de cette réforme, c’est la progressivité. Ce nouveau cursus ne va pas fondamentalement changer le contenu de l’enseignement. Mais un accent plus important sera mis sur la progressivité de la formation de l’interne et de sa mise en autonomie », indique le Pr Thierry Thomas. « Un autre mot-clé est l’évaluation et le développement pour toutes les spécialités d’un portfolio sur une base internet permettant le suivi du cursus », ajoute-t-il.
Des assistants spécialistes de 3e cycle
La durée de la maquette de rhumatologie sera toujours de quatre années. « Nous aurions souhaité qu’elle soit portée à cinq ans mais cela ne correspondait pas au cadre général de la réforme fixé par les ministères. Cela va obliger les internes à avoir dans un temps plus restreint, une importante formation théorique mais aussi pratique et technique », souligne le Pr Thomas. Ces quatre années seront partagées en trois phases : une première phase « socle » d’une durée d’un an, une deuxième « d’approfondissement » de deux ans et une quatrième année de consolidation ou mise en autonomie. « Jusque-là, nos étudiants étaient internes du début à la fin du 3e cycle. Avec cette réforme, ils seront internes durant les trois premières années et ils deviendront assistants spécialistes de 3e cycle lors de la dernière année de mise en autonomie », explique le Pr Thomas. Un autre changement important sera le fait que les futurs internes devront passer leur thèse avant la fin de la troisième année et pas au terme de l’internat comme aujourd’hui.
Une évolution va aussi intervenir dans le choix des stages. « Il va falloir revoir leur organisation. Avec cette réforme, il faudra donner la priorité à des stages plus « encadrants » pour les internes débutants qui devront donc être plutôt être orientés vers des CHU ou de gros CH. Et leur mise en autonomie se fera plutôt dans des petits CH. Cela n’est pas illogique. Mais nous allons être obligés de gérer une phase de transition délicate avec nos internes actuels qui vont finir l’ancien cursus et qui vont aussi vouloir choisir des stages de fin d’internat dans les CHU ».
Formation théorique de niveau européen
Cette réforme va entraîner quelques modifications, plus spécifiques, dans la maquette de rhumatologie. « Nous allons d’abord étendre à toutes les facultés quelque chose qui existe déjà dans certaines régions : l’obligation d’avoir une formation théorique de niveau européen. À l’avenir, tous les internes devront suivre les cours en ligne de l’Eular. Il s’agit d’une formation d’excellente qualité à laquelle participent des enseignants français. Elle sera complémentaire avec les formations en séminaires présentiels actuellement organisés ».
Maîtrise de l’échographie par tous
« Par ailleurs, nous avons inscrit dans la maquette l’obligation de se former à l’échographie ostéo-articulaire. Ce geste technique nécessite un apprentissage mais aussi une certaine expérience pour être performant. Et il faudra que tous les internes en aient acquis la maîtrise lors de leur entrée dans la quatrième année de mise en autonomie. Ensuite, une fois diplômés et installés, ils seront libres de faire ou non de l’échographie. Mais nous estimons nécessaire que tous les rhumatologues soient formés à la maîtrise de ces gestes qui sont devenus des outils essentiels dans notre spécialité. L’échographie ostéo-articulaire est importante pour le diagnostic et l’évolution du suivi des rhumatismes inflammatoires. C’est aussi un outil clef dans la réalisation de certains gestes thérapeutiques : les ponctions ou les injections de traitements d’action locale. Ces dernières années, le développement de cette activité d’échographie ostéo-articulaire a permis progressivement de ramener tous ces actes dans une prise en charge globale par le rhumatologue », indique le Pr Thomas.
Un dernier problème risque de concerner les postes de chefs de clinique ou d’assistants spécialistes, occupés par tous les internes qui souhaitent poursuivre leur cursus au-delà de l’internat. « Ce nombre de postes va rester stable alors qu’avec l’augmentation du numerus clausus, le nombre d’internes va progresser. Tout le monde ne pourra pas faire de post-internat. C’est d’ailleurs un des objectifs de cette réforme : faire en sorte que les internes puissent s’installer dès la sortie de l’internat ».
D’après un entretien avec le Pr Thierry Thomas, président du Collège français des enseignants de rhumatologie (COFER), CHU de Saint-Étienne
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