La CSMF dénonce la situation des maîtres de stage des universités (MSU) en médecine générale qui connaissent depuis plusieurs mois des retards dans le versement de leur rémunération.
Actuellement, les quelque 9 440 MSU de médecine générale sont rémunérés 600 euros brut par mois pour l'accueil d'un interne, et 300 euros brut par mois pour l'accueil d'un étudiant de 2e cycle.
« Habituellement, les maîtres de stage qui accueillent des internes de médecine générale dans leur cabinet sont rémunérés pour ce travail pédagogique, souvent à l’échéance du stage, au moins deux fois par an, en juin et en décembre, souligne le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, outré par ce « blocage inadmissible ». Or, de nombreuses facultés n’ont pas honoré leurs engagements en juin dernier, et les maîtres de stage universitaires n’ont reçu aucune rémunération depuis la fin de l’année 2017. »
Le Syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG) s'était déjà alarmé cet été des multiples dysfonctionnements. Il estime aujourd'hui qu'il est urgent d'agir. « La situation s'est améliorée à Poitiers mais elle n'a pas évolué pour les autres facultés. Certains maîtres de stage se sont désengagés, souligne le Dr Anas Taha, président du SNEMG. Je contacte en ce moment tous les présidents de collège afin de connaître combien de médecins prendront le même chemin. »
Le ministère à côté de la plaque
Plusieurs facteurs expliquent ce dysfonctionnement. Les textes réglementaires encadrant la rémunération des MSU n’imposent aucun délai de paiement ni aucune procédure harmonisée de règlement, rappelle le SNEMG. À cela s'ajoute un circuit de paiement complexe et parfois même de la « malveillance », juge le Dr Taha. « Certaines facs disent clairement que ce n'est pas une priorité », explique-t-il.
Prévenu, le ministère n'a pas été à la hauteur des attentes des MSU. « Le mépris du ministère est bien présent. Il est à côté de la plaque. Il veut développer les stages alors que les MSU réfléchissent à se désengager… Leur méthode n'est pas adaptée », poursuit-il.
Même son de cloche chez la CSMF. « À l’heure où tout le monde s’accorde pour développer les stages de formation des internes en pratique de ville, tant en médecine générale qu’en médecine spécialisée, ces retards sont un mauvais signal donné à l’ensemble de la profession, regrette le Dr Ortiz. Des raisons administratives ne doivent pas entraver la bonne volonté des médecins libéraux prêts à s’engager et à développer ces stages de formation indispensables à la découverte de la médecine de ville. »
La situation s'est tellement dégradée que le SNEMG n'exclut pas des actions : « Je suis consterné pour les internes, des feux s'allument partout et des MSU se rassemblent pour protester. »
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