L’INTERSYNDICAT national des internes (ISNI) organise ce samedi à Paris-Diderot sa première université de rentrée à laquelle assisteront 150 représentants d’associations de villes et de spécialité.
Des politiques de tout bord débattront des mesures nécessaires pour mieux répartir les médecins tandis que des experts de la formation présenteront les pistes de modernisation du cursus. Marisol Touraine doit clôturer cette journée de réflexion. En cette période d’actualité sociale chargée, après l’adoption de la réforme des retraites et l’examen à l’Assemblée du budget de la Sécu, la venue de la ministre de la Santé serait un symbole fort. Elle traduirait le rapprochement des pouvoirs publics avec les internes depuis la grève de l’ISNI il y a un an.
Réchauffement climatique.
Le climat s’est apaisé. À la suite du mouvement de l’automne 2012, les internes ont obtenu plusieurs revalorisations qui seront applicables à compter du 1er novembre 2013 (hausse de 59 euros bruts par mois de la prime de sujétion des internes de 1e et 2e année, prime de 125 euros pour les internes de médecine générale en SASPAS, forfait d’aide au transport de 130 euros). Des textes d’application sont attendus dans les prochains jours. Au total, 16,4 millions d’euros seront consacrés à ces revalorisations.
Le nombre d’étudiants qui effectuent des années recherche a été doublé – de 180 à 360. Pour redorer le blason libéral, la protection sociale des jeunes femmes durant la grossesse sera renforcée dans le PLFSS.
Les internes ont gagné l’oreille des pouvoirs publics. D’aucuns s’interrogeaient en juin 2012 sur les intentions de la nouvelle majorité quant à la liberté d’installation. La ministre de la Santé a rassuré les jeunes, écartant systématiquement toute menace de coercition. Une batterie de mesures incitatives a été déployée dans le pacte territoire-santé destiné à combattre la désertification (CESP, praticien territorial de médecine générale, référents régionaux à l’installation).
Vigilance.
Mais les internes ne baissent pas la garde. La jeune génération participe activement à la réforme du 3e cycle qui prévoit de professionnaliser l’internat grâce à une période de mise en responsabilité en fin de cursus. Les internes veilleront à ce que la restriction de l’accès au post-internat (clinicat et assistanat) ne s’accompagne pas d’une limitation des entrées en secteur II des futurs professionnels.
Les internes sont également très attentifs aux modalités de généralisation de la complémentaire santé (quels contrats ? Quelle solvabilisation des dépassements d’honoraires ?) d’une part, et aux futurs réseaux de soins d’autre part. Avec le soutien des étudiants, ils avaient été les fers de lance de la contestation contre les réseaux mutualistes. La mobilisation de la profession a contribué à l’exclusion des actes médicaux de la pratique des remboursements différenciés (même si le texte n’a pas fini son parcours parlementaire).
Un an après son enquête remarquée sur le temps de travail des internes et le non-respect du repos de sécurité dans un cas sur cinq, l’ISNI a obtenu un soutien de poids. La Commission européenne a sommé la France de faire respecter la limite des 48 heures hebdomadaires. Voilà qui devrait faire bouger les lignes.
Les MSU, acteurs clés de l’encadrement des docteurs juniors
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale