Les internes de médecine générale sont accompagnés pour exercer dans les déserts médicaux. Une fois diplômés, ils sont deux fois plus nombreux à s’installer, que la moyenne nationale.
« Le 3e cycle de médecine générale, est le plus dynamique de la faculté toulousaine », estime sans ambages Elie Serrano, le vice-doyen de la faculté de Rangueil. En effet, cette filière créée en 2009 a trouvé son public : elle n’accueillait il y a cinq ans qu’une quarantaine d’internes, elle en compte aujourd’hui 161 dont 60 % ne sont pas originaires de Toulouse. À sa tête, le Pr Stéphane Oustric, professeur de médecine et médecin généraliste, a contribué à faire bouger les mentalités. « Nous travaillons en collaboration avec l’ARS et l’union régionale des professionnels de santé depuis 5 ans et une vraie dynamique s’est instaurée », décrit-il.
Parmi les actions engagées : un fléchage pour indiquer aux étudiants les territoires régionaux identifiés comme étant en déficit de médecins. Les étudiants qui s’engagent alors en médecine générale pendant leurs études se voient proposer un contrat d’engagement de services publics (CESP). Ce dispositif national leur permet de gagner 1 200 euros parmois pendant leurs études ; à condition de s’engager ensuite à exercer pendant la même durée dans l’une de ces zones sous-dotées. À ce jour 30 CESP ont déjà été signés.
Alexandre Deville, 27 ans, a fait ce choix. « Mais j’ai toujours voulu devenir généraliste, le CESP n’a été qu’un bonus, en aucun cas un facteur déclenchant », se défend cet interne. Pour ce futur généraliste, il n’était pas question d’exercer tout seul et encore moins dans un territoire isolé. Dans quelques mois, c’est à Caussade, dans le Tarn-et-Garonne, qu’il vissera sa plaque, en association avec deux autres médecins qu’il connaît déjà, dans une maison médicale au centre-ville. En effet, pour inciter les internes, Stéphane Oustric permet à ceux qui sont en CESP et ont déjà décidé de la zone dans laquelle ils veulent s’installer, de faire deux stages dans ce territoire : en hôpital, cabinet, PMI… Objectif : créer du lien, découvrir un territoire et… poser des jalons avant une installation.
Sur le terrain, les généralistes participent aussi au dispositif. La région Midi-Pyrénées compte actuellement 340 médecins maîtres de stage, et probablement 400 l’année prochaine.
Une stratégie qui porte ses fruits puisque, selon les dernières statistiques, 20 % des sortants de la première promo ayant bénéficié de ce dispositif se sont installés à leur compte, soit le double de la moyenne nationale.
Les MSU, acteurs clés de l’encadrement des docteurs juniors
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale