Sexisme « gras » et « décomplexé »

Dans une tribune publiée dans « Le Plus » de « l'Obs », Pauline, l'auteure du tweet, explique que ce « n'est pas une simple broutille ». Si certains « se sont empressés d'intervenir pour fustiger mon manque d'humour » au regard la tradition carabine, d'autres ont « râlé contre le féminisme actuel », détaille-t-elle. « C'est un symptôme supplémentaire d'un sexisme gras et décomplexé, encore profondément ancré dans certains milieux médicaux », souligne-t-elle.

Ce mardi 12 avril, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a également regretté sur les réseaux sociaux, un énoncé « sexiste » et « inacceptable ».

 

La réponse à la question postée le 10 avril sur Twitter par un autre étudiant, Nebel, n'évoque à aucun moment les raisons de cet intitulé.

Selon l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), les trois facs impliquées seraient Paris 5, Paris 6 et l'Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines. À deux mois des ECNi officielles, les universités organisaient un concours blanc sur tablette inter-fac dans des conditions classiques dans le but d'entraîner les étudiants. « La question en elle-même est sérieuse, elle traite de la prise en charge d'une agression sexuelle sur le lieu de travail mais l'une des réponses est grivoise. Nous sommes atterrés par la mauvaise blague, explique Rémi Patrice, en charge des études médicales à l'ANEMF, nous ne sommes pas pour la banalisation du sexisme. » Mais des questions restent en suspens notamment sur la prise d'une photo en plein milieu d'un examen et le statut du rédacteur, à l'origine de la question.

Contactées par la rédaction, les facultés de médecine de Paris Descartes V, Paris-Sud, Pierre et Marie Curie ont affirmé ne pas avoir organisé ce concours blanc. Les facs de Paris 13 et Diderot ont également été sollicitées mais n'ont pas donné suite à notre demande. Le mystère reste donc entier sur l'origine de ce QCM.

Cette polémique rouvre le débat une nouvelle fois sur l'esprit carabin, vivement critiqué en janvier 2015 après la publication d'une fresque dans une salle de garde au CHU de Clermont-Ferrand, depuis effacée, qui avait été dénoncée par plusieurs associations comme une incitation au viol.