À l’issue de la procédure de choix de postes, plus de 8 300 nouveaux internes – contrats d'engagement de service public exclus – ont été affectés dans un CHU de rattachement et une spécialité, actant leur entrée dans le troisième cycle des études de médecine.
À la lumière de ces choix, « Le Quotidien » a dressé un bilan des disciplines préférées des juniors. Ce classement (voir ci-dessous) repose sur l'indice d’attractivité défini par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees, ministère), qui prend en compte le rang de classement des candidats et le nombre de postes ouverts dans chaque filière. Plus l'indice d'attractivité se rapproche du chiffre 1, moins la spécialité est demandée.
Spés rémunératrices
Les cinq spés les plus prisées restent identiques à celles de l’an passé : chirurgie plastique en tête, suivie de l’ophtalmologie, la dermatologie, la cardiologie puis la chirurgie maxillo-faciale. Même si de nombreux paramètres entrent en considération, une corrélation directe existe entre le revenu moyen (en libéral) des spécialités et la rapidité de remplissage des postes – la quasi-totalité du haut du classement générant des BNC supérieurs à 100 000 euros par an (sauf la dermatologie). Selon les dernières données des AGA de l'Unasa, un ophtalmo libéral émarge à 143 000 euros contre 67 000 euros pour un psychiatre ou 59 000 euros pour un endocrinologue (deux spécialités choisies très tardivement).
Les nouveaux DES à la peine
Si le peloton de tête est confirmé, certaines spécialités remontent dans le classement des choix des internes. C’est le cas de la néphrologie, qui intègre le top 10. La rhumatologie gagne également en popularité.
À l’inverse, certaines disciplines dégringolent, comme la médecine interne qui passe de la 17e à la 25e place des filières préférées. La médecine intensive et réanimation perd également du terrain. L’augmentation de 30 % des postes d’internes MIR, appliquée en juillet, n’a pas suffi à susciter des vocations. « Cette hausse est vouée à se poursuivre, a promis Olivier Véran, à l’occasion de l'anniversaire du Ségur. Tout le monde a compris avec la crise sanitaire qu'on était à l'os en matière de soins intensifs et de réanimation. »
Dans la même veine, plusieurs nouveaux DES instaurés en 2017 peinent toujours à convaincre. Allergologie, gériatrie, médecine légale ou médecine vasculaire restent cantonnés au dernier tiers du classement. Seules les maladies infectieuses et tropicales récoltent un réel succès. « Pour une spécialité récente c’est une belle performance », commente Raphaël Simon, ancien interne en santé publique, et cofondateur de ObvieApps, qui scrute l'évolution des choix des futurs médecins. Il note aussi que « les internes migrent de plus en plus vers des disciplines leur permettant d’exercer en libéral, et plus seulement à l’hôpital toute leur vie. Il y a un changement générationnel vers la possibilité d'un exercice mixte. »
La médecine générale fait le plein mais…
Si les disciplines les plus populaires sont confirmées, le bas du classement ne varie guère plus. Gériatrie, psychiatrie, santé publique, biologie médicale et médecine du travail constituent la queue du peloton.
Alors qu’elle capte la moitié des futurs internes, la médecine générale reste également au bas du classement. Et ce malgré la volonté – inédite – de la major des ECN de devenir généraliste à Bordeaux. Très bonne nouvelle néanmoins : tous les postes offerts en médecine générale ont trouvé preneurs cette année. En 2020, neuf postes étaient restés vacants, 150 postes en 2018 et plus de 200 en 2017 !
Les juniors choisissent également un CHU de rattachement. Et cette année, sans surprise, c’est Lyon qui reste la ville favorite. Après une semaine de choix, 60 % des places étaient pourvues dans cette ville et la moitié à Bordeaux, toutes disciplines confondues. Côté médecine générale, ce sont Grenoble et La Réunion qui récoltent cette année les faveurs des futurs internes.
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