« Extrêmement préoccupée » par l'avenir démographique de la spécialité, l'association des Futurs dermato-vénérologues de France (FDVF) termine, ce mardi, une campagne sur les réseaux sociaux pour alerter sur la baisse importante du nombre de spécialistes et « l'inaction des institutionnels » à ce sujet.
Pour ces futurs dermatos, « aucune mesure forte » n’a été prise depuis l'élection d'Emmanuel Macron, la crise sanitaire ayant balayé entre-temps tous les autres sujets. Or, si aucune mesure concrète n’est prise rapidement, la situation va continuer à s'aggraver et ce sont les patients qui en feront les frais, alertent-ils. Aujourd'hui, 14 % des prises de rendez-vous n’aboutissent pas faute de place, et le délai moyen de consultation varie de 2 à 6 mois selon les régions.
Chute démographique d'ici à 2040
Cela ne risque pas de s'arranger : âgés en moyenne de 54 ans, les dermatologues devraient perdre près de 13 % de leurs effectifs d'ici à 2040, d'après les projections de la Drees (ministère). Ils seraient alors 500 de moins, passant de 3 940 en 2015, à 3 440. Mais impossible de compenser ces départs en formant moins de 100 internes par an dans la spécialité (93 en 2020), déplorent les membres de l'association.
« Ces constats font consensus, nous avons reçu le soutien des quatre instances de dermatologie pour cette campagne autour de la démographie ! C'est la preuve que cela inquiète tout le corps dermatologique, mais aussi les patients. De nombreuses pathologies chroniques ne peuvent plus faire l'objet d'un suivi, faute de rendez-vous à proposer », indique Pierre Hamann, 32 ans, vice-président général de la structure, et interne et remplaçant à Paris.
Dermatologue, espèce en voie de disparition
— FDVF - Futurs Dermato-Vénérologues de France (@fdvf_de) June 5, 2021
Campagne de la FDVF J5 !!#oùestmondermato
Merci au @cedeforg et à la @SFDermatologie pour leur soutien pic.twitter.com/ODvrBWAp11
300 praticiens formés en plus sur dix ans
Les futurs spécialistes de la peau demandent donc l'ouverture de 125 postes par an sur les dix prochaines années, soit 30 postes de plus qu'actuellement. Sur 10 ans, cela représente 300 praticiens formés en plus. « La commission de l'ONDPS se tient ce mercredi 9 juin, nous allons donc demander, comme tous les ans, ces 125 postes. Ils nous sont systématiquement refusés et pourtant c'est le minimum pour éviter la catastrophe », précise Pierre Hamann.
Les jeunes dermatos plaident également pour une majoration des stages chez les praticiens libéraux, afin que les internes en formation « puissent découvrir plus tôt leur futur métier et envisager une installation plus rapide ».
Enfin, ils appellent à un état des lieux précis réalisé par le ministère et l'Ordre sur la démographie de la profession afin de travailler « sur une base fine par région, en fonction des capacités de formation et des besoins ». « Nous demandons que la dermatologie soit déclarée comme spécialité en grand danger démographique, et que le ministre prenne des mesures immédiates », plaident-ils, tout en demandant une entrevue avec le cabinet d'Olivier Véran. Pour l'instant, ils n'ont pas reçu de réponse positive concernant ces demandes.
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