« Quelle joie de se retrouver enfin ! ». Le plaisir est non dissimulé pour le président du Collège national des généralistes enseignants, le Pr Olivier Saint-Lary, et il est largement partagé par les participants de ce 20e Congrès du CNGE. Depuis Bordeaux et pendant trois jours, enseignants, maîtres de stages, internes, étudiants… vont se croiser et échanger… dans le respect des gestes barrière bien sûr. Avec près de 2 000 participants, cette édition 2021 est exceptionnelle à plus d’un titre.
Comme l’a souligné le Pr Dubus, doyen de la faculté de médecine de Bordeaux lors de la cérémonie d’ouverture : « vous avez un timing exceptionnel. C’est un sacré challenge de réussir à organiser un congrès de cette ampleur en sortie de confinement ». Cette 20e édition était normalement prévue du 18 au 20 novembre 2020, mais la crise sanitaire est passée par là. Et le doute a longtemps plané sur la tenue du Congrès en juin. « Cette année nous a permis de développer une compétence proche de notre champ disciplinaire : la gestion de l’incertitude », a noté avec humour le Pr Saint-Lary. Ce Congrès 2021 n’est pas exceptionnel seulement parce qu’il se tient dans des conditions sanitaires inédites, mais aussi parce qu’il est organisé par les collèges des trois subdivisions de la région : Poitiers, Limoges et Bordeaux. C’est également le 20e anniversaire et comme l’a rappelé le Pr Saint-Lary : « on n’a pas tous les jours 20 ans ».
20 ans d'avancées pour la médecine générale
Et « que de chemin parcouru », pour la discipline comme l’a justement redit le directeur général de l’ARS de Nouvelle Aquitaine, le Dr Bellebod. Celui qui fut président de l’Anemf pendant ses études, se souvient comment à l’époque ils avaient lutté pour défendre la médecine générale qui n’était pas encore une spécialité, puis pour avoir un nombre de postes suffisants aux ECNi. Et encore aujourd’hui « nous avons beaucoup de route à faire ensemble », a déclaré le Dr Bellebod.
Le chemin parcouru, il peut aussi être mesuré à travers l’hommage rendu par Olivier Saint-Lary à son prédécesseur à la tête du CNGE, le Pr Vincent Renard qui a décidé de se retirer du bureau du Collège. « Laisse-moi t’exprimer ma plus profonde gratitude pour l’immensité du travail accompli. » Il a mis en avant les avancées pour la spécialité depuis dix ans et la prise de fonction du Pr Renard, « en 2010, nous étions moins de 4 000 enseignants cliniciens obligatoires, en 2021 nous sommes plus de 11 000 maîtres de stage des universités. (…) Les stages de médecine générale lors du 2e cycle constituaient l’exception, ils en sont aujourd’hui la règle ». L’hommage s’est achevé par une standing ovation des 2 000 congressistes : « ces avancées sont avant tout le fruit d’un travail collectif. Mais si ce collectif a su rester uni et exemplaire, c’est parce qu’à sa tête se trouvait quelqu’un qui a toujours eu comme ligne directrice l’amélioration du système de santé, qui a toujours su allier fermeté, équité et bienveillance ».
À travers l’hommage à ceux qui ont su faire de la médecine générale une spécialité à part entière sur le plan universitaire notamment, la cérémonie d’ouverture et les trois jours de Congrès sont aussi l’occasion de mettre en avant tous les artisans de la discipline. « Ils ont été les grands oubliés de la stratégie initiale de la lutte contre la pandémie », a rappelé le Pr Saint-Lary. « Mais les généralistes ont su se mobiliser pour leurs patients et modifier leurs organisations pour continuer à les recevoir tout en gérant le risque épidémique. » Le président du CNGE a redit l’importance de la première ligne de soins, mise en avant dans plusieurs études, dans la gestion de la crise sanitaire. « Les médecins généralistes avec l’ensemble des soignants ont su affronter cette crise avec courage, détermination et professionnalisme. Certains y ont laissé la vie, ne l’oublions pas. »
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