C'est un cadeau de Noël dont les syndicats d'étudiants et d'enseignants en médecine générale se seraient bien passé… Deux arrêtés publiés au Journal officiel le 24 décembre définissent les nouvelles modalités relatives à l'agrément et la formation de la maîtrise de stage.
Et, selon un communiqué commun signé par plusieurs syndicats d'étudiants et d'enseignants en médecine générale*, les textes publiés prévoient de diminuer significativement les moyens alloués à la formation des maîtres de stage des universités (MSU).
La formation à la maîtrise de stage désormais en hors quotas
Contacté par le Généraliste, Nicolas Lunel, le président de l'Association des étudiants en médecine de France (Anemf), déplore : « jusqu'à maintenant, la formation à la maîtrise de stage était prise en charge par l'Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC) en hors quota. Désormais les professionnels de santé, s'ils souhaitent devenir maîtres de stage, devront utiliser leurs crédits pour se former. Ils devront donc faire un choix entre une formation X ou Y et la formation à la maîtrise de stage. Cela va mettre les deux en compétitions… Ce n'est pas du tout en adéquation avec la volonté affichée du gouvernement de développer cette pratique ».
Les deux arrêtés consultés par le Généraliste stipulent, en effet, que seuls les praticiens-maîtres de stage des universités déjà agréés avant l'entrée en vigueur des textes pourront bénéficier de la formation complémentaire à la maîtrise de stage en hors quotas.
« Cette formation complémentaire est suivie par le praticien agréé-maître de stage des universités auprès de l'université de son choix ou auprès d'un organisme habilité. Lorsqu'elle est suivie auprès d'un organisme habilité, la formation (...) intervient dans le cadre du quota annuel d'heures de formation continue prise en charge par l'Agence nationale du développement professionnel continu », est-il ainsi mentionné.
Pour les médecins qui ne sont pas encore agréés, ils devront utiliser leurs crédits de formation.
Un temps de formation réduit
Autre déconvenue pour les syndicats d'étudiants et d'enseignants ? La réduction du nombre d'heures de formation. Dans leur communiqué commun, étudiants et enseignants regrettent que « le champ de formation (soit réduit) au strict minimum ».
Trois heures en e-learning pour se former aux « aspects législatifs, administratifs et pratiques du stage en ambulatoire des étudiants en deuxième et troisième cycles » sont loin d'être suffisant, selon Nicolas Lunel.
Les sept heures en présentiel pour former les futures maîtres de stage à de multiples objectifs pédagogiques tels que le repérage des étudiants « en difficultés » ou la manière d'accompagner les étudiants « dans (la) maîtrise (...) du raisonnement clinique » ne sont pas davantage suffisantes, selon l'étudiant en médecine.
Le président de l'Anemf craint d'ailleurs une « perte de qualité » de la formation des maîtres de stage.
Quelques avancées toutefois
Dans leur communiqué, syndicats d'étudiants et d'enseignants concèdent toutefois des avancées. Ils se réjouissent notamment que ce nouveau texte intègre des points pour améliorer l'accueil des étudiants.
« Certains progrès méritent effectivement d’être soulignés notamment la meilleure protection des étudiants et l’apprentissage des mesures et structures d'aide et d'accompagnement des étudiants en difficulté », écrivent-ils.
Les signataires : Collège national des généralistes enseignants (CNGE), Syndicat national des enseignants de médecine générale (Snemg), Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants (ReAGJIR), InterSyndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale (Isnar-IMG) et l’Association des étudiants en médecine de France (Anemf).
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