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Réussir aux ECN ? Posez vos questions à Julien Vibert, major en 2015

Publié le 12/04/2019

Plusieurs milliers d’étudiants en sixième année de médecine passeront sur le gril des ECN (épreuves classantes nationales) au mois de juin prochain. De leur classement à ce concours dépendra leur avenir de médecin. Comment s’y préparer au mieux et optimiser ses chances de réussite ? Julien Vibert s’est hissé en tête de ce classement en 2015. Il partagera son expérience au cours d’un Live Chat avec les lecteurs du « Quotidien » et en partenariat avec le site remede.org. Cet événement est diffusé sur nos deux sites.

Live chat avec Julien Vibert

Journaliste QDM (SL)
Bonjour à toutes et à tous.
Bienvenue sur lequotidiendumedecin.fr. Ce Live Chat est également diffusé sur le site remede.org, partenaire du « Quotidien » dans l’organisation de cet évènement. Merci à Anne-Marie et à Arnaud pour leur participation ! Je vous invite à jeter un œil sur leur site qui regorge d’informations et de témoignages sur les études de médecine et sur les filières médicales en général.
 
Journaliste QDM (SL)
Nous accueillons aujourd’hui Julien Vibert, major des ECN en 2015 et aujourd’hui interne en oncologie. Après la publication du classement, Julien avait accepté de livrer ses impressions. Vous pouvez relire son témoignage ici. Julien répondra à vos questions et partagera son expérience sur les épreuves classantes nationales pendant près d’une heure.Live chat avec Julien Vibert
 
Journaliste QDM (SL)
Bonjour Julien Vibert. Nous sommes ravis de vous accueillir. Merci d’avoir accepté notre invitation.
Julien Vibert
Bonjour à tous, je suis très heureux de participer à ce live chat aujourd'hui. Merci au QDM et à Remede.org de m'avoir invité. Je vais essayer de répondre de mon mieux à vos questions pour tenter de vous apporter quelques conseils sur la méthodologie à adopter vis-à-vis des ECNi.
BébéDocteur
Quand avez-vous commencé à bosser à proprement parler pour l'ECN ?
Julien Vibert
Le travail d'apprentissage des connaissances a débuté en DFASM1. Par contre, mon apprentissage plus spécifique de la façon de répondre à l'ECNi a débuté plutôt en DFASM3 (6e année) après avoir bien assimilé toutes les connaissances théoriques du 2e cycle, qui sont en fait toutes apprises entre la 4e et la 5e année.

Clairement, le travail de fond reste l'assimilation et la compréhension du programme théorique, qui permet ensuite d'avoir le bagage nécessaire pour répondre correctement aux questions. Ce n'est qu'après avoir assimilé cette base que l'on peut correctement travailler la façon de répondre aux questions, d'après moi.
-- Anna
Nous sommes 2 mois avant l'ECN, comment avais-tu organisé tes révisions ?
 
-- AB
Quel était ton « planning type » à 2 mois de l’ECN ? Merci
 
-- mano
Que privilégier lors de ces deux derniers mois ? Entrainements ou cours (connaissances) ?
Julien Vibert
Dans les derniers mois de ma préparation, j'avais déjà au préalable complètement assimilé les connaissances théoriques ainsi que fait plusieurs fois les annales et les différents concours blancs ou exercices de conférences privées et de la fac.

Les derniers mois ont été réservés à un dernier tour sur les connaissances théoriques (ouvrages de cours, notamment les Collèges), mais en ciblant les items importants et les réflexes à avoir le jour J. Par ailleurs, sur le plan pratique, j'ai beaucoup relu des ouvrages de questions types, qui pouvaient tomber le jour J, ainsi que des ouvrages de fiches résumant les points importants pour chaque item. Il y en avait presque 400 !

La dernière ligne droite consistait en la période de un mois sans stage que l'on avait à Paris-Descartes. J'ai donc pu rester tranquillement à la maison et travailler tranquillement dans de bonnes conditions, environ 8 heures par jour, sans trop me fatiguer non plus et en gardant une bonne hygiène de vie.
Journaliste QDM (SL)
Des questions sur les conférences
 
-- Oeuf de poule
As-tu fait des conférences privées en D3 ? Si non as-tu suivi les conférences de ta faculté, les deux ? Merci !
 
-- Arthur
Est il nécessaire de suivre des conférences ECN, si oui lesquelles conseillez-vous?
Julien Vibert
Oui, j'ai fait des conférences privées à partir de la D3. J'ai également assisté à toutes les conférences de la faculté Paris-Descartes en D4.
Je pense que c'est un très bon exercice pour s'entraîner en conditions "réelles", cela permet d'apprendre à gérer le temps, à adopter les bons réflexes et surtout à apprendre de ses erreurs.

A mon avis, il n'y a pas de conférences privées meilleures que les autres. Globalement, elles sont toutes adaptées à la préparation aux ECNi. Ce qui va changer, c'est surtout l'implication personnelle que chacun mettra dans cet exercice. En revanche, les conférences de la faculté sont généralement indispensables car elles sont souvent faites par des PU-PH, qui sont impliqués dans la rédaction des ECNi.
cush
Dans la dernière semaine, faut il privilégier relecture de fiche ou entraînements QI/DP ?
Julien Vibert
Personnellement, j'avais fait les deux. Je pense que ces deux types d'exercice sont très adaptés juste avant le concours. J'aurais trouvé dommage de me concentrer sur un seul de ces aspects. Comme je ne cesserai jamais de le répéter : chacun a sa méthode.
Rinaldi
Comment as-tu travaillé l'été D3-D4 ?
Julien Vibert
L'été entre D3 et D4 est extrêmement important. Personnellement, il m'a permis de refaire un tour complet et détaillé de tout le programme. Cela m'a pris environ trois mois.
Cependant, c'était aussi pour mon année la période de la Coupe du Monde de football 2014 et je me suis permis de regarder la plupart des matches, pour justement bien décompresser et n'en être que plus efficace à la tâche. J'ai pris le mois de juillet pour aider ma mère à écrire le dictionnaire français-chinois de la médecine, ce qui m'a permis de me changer les idées, et surtout de terminer cette entreprise rapidement avant la dernière ligne droite de la D4.
paul
Rythme de révision ? Faut-il travailler seul ou en groupe ?
Julien Vibert
Personnellement, j'ai toujours eu l'habitude de travailler seul. Après, je conçois tout à fait l'intérêt qu'il peut y avoir à travailler en groupe, notamment en sous-colles. Tout dépend de votre motivation à pouvoir travailler seul sérieusement.

Mes révisions était rythmées par les stages cliniques le matin, les cours à la faculté l'après-midi, donc mon travail personnel était principalement réalisé le soir et le week-end. Je dirais donc que je travaillais chez moi environ 2 heures par jour les jours de semaine et 8 heures par jour le week-end.
Willy
Ayant accumulé beaucoup de retard, est-ce mieux de travailler le plus de choses possible ou bien de sélectionner les items les plus tombables ?
Julien Vibert
Question difficile, qui s'assimile à un pari. Je dirais que, notamment avec les ECNi qui ont tendance à "taper dans les coins", il faut au moins travailler une fois chaque item et ensuite se focaliser sur les items les plus importants.
Maya
Combien de temps bossais-tu par jour en D3 et D4 ? Merci !
Julien Vibert
Voici ma journée type de semaine : stage clinique le matin jusqu'à environ 13 heures (je n'ai jamais choisi de stage "planque"), cours à la faculté généralement de 14 heures à 17 ou 18 heures, puis le temps de rentrer chez moi en banlieue (environ 1 heure de lecture dans les transports), deux heures de travail personnel le soir après une séance sportive de 45 minutes.

Et pour le week-end : travail d'environ 8 heures par jour avec une grosse pause déjeuner, une promenade post-prandiale en famille et une grosse séance sportive de kung-fu.
Journaliste QDM (SL)
Live chat avec Julien Vibert
 
Cushs
Si tu avais dû préparer l'iECN et non l'ECN, quel(s) changement(s) aurais-tu fait(s) dans ta méthode ?
Julien Vibert
Question intéressante. J'aurais probablement passé plus de temps sur les items un peu moins "tombables" pour ne laisser passer aucun détail (même si j'avais déjà cette tendance à adorer les diagnostics rares et difficiles). Surtout, j'aurais fait énormément de QCM pour m'habituer à cet exercice et mémoriser le plus possible de questions types, de réflexes à adopter. C'est vrai que j'ai passé beaucoup de temps à travailler la méthodologie de rédaction des cas cliniques, ce que je n'aurais pas fait pour les ECNi.
Journaliste QDM (SL)
Plusieurs questions sur "les fiches" !
 
-- Alice
Comment apprenais-tu tes cours ? Tu faisais des fiches ?
 
-- Théo
Bonjour Julien, faisais-tu des fiches pour réviser ?
 
-- TS
Méthode de révision ? Faisais-tu des fiches ?
Julien Vibert
Je ne faisais pas de fiches. Par contre, j'ai beaucoup lu de livres de fiches. En effet, je pensais que les fiches que je ferais en D2, par exemple, ne seraient plus forcément adaptées à mon travail de D4. Donc, plutôt que de réactualiser continuellement mes propres fiches, j'ai opté pour la solution "facile" de profiter des fiches toutes faites, et souvent de très bonne qualité disponibles en librairie.

Les fiches étaient importantes, notamment pour ne pas oublier les "zéros", et adopter les réflexes pour chaque item. Après, ce n'est pas suffisant pour préparer de façon optimale le concours. Il faut avoir travaillé énormément sur les vrais supports de cours qui permettent d'avoir une vision globale et compréhensive des connaissances à acquérir.
Steven
Bonjour. Quelles sont, selon toi, les caractéristiques qui ont permis aux 100 premiers de faire la différence par rapport à ceux qui suivent ? En effet, les étudiants compétitifs du top 1000 ont globalement la même méthode, le même nombre d'entraînements, les mêmes ressources matérielles et physiques.
Julien Vibert
Je suis d'accord que la différence est ténue, voire inexistante. Il ne faut pas négliger le facteur chance dans tout cela. Ce qui va compter, c'est notamment la forme physique et l'état d'esprit le jour J, les questions (certains auront bien révisé cet item et pas d'autres) et, pour nous, probablement la façon dont le correcteur aborde la copie. Très concrètement, j'ai une fâcheuse tendance à écrire de façon illisible. J'avais donc pris le parti d'écrire tous mes mots-clés en majuscule pour justement faciliter le travail du correcteur.
Tsu
Y a-t-il des matières qui t'ont posé soucis et demandé plus de temps ? Si oui, comment as-tu réussi à gérer sans prendre de retard ?
Julien Vibert
Oui, clairement, j'avais des matières qui m'intéressaient plus que d'autres. J'ai notamment eu plus de mal à apprendre tout ce qui touchait à, par exemple, la chirurgie ou la psychiatrie. Mais c'est justement pour cela que j'y ai passé plus de temps, afin d'être prêt pour toutes les matières.
Journaliste QDM (SL)
Live chat avec Julien Vibert
 
Pierre
Penses-tu qu’il faut continuer à aller en conf à 2 mois de l’ECN ?
Julien Vibert
Personnellement, j'y étais allé. Par contre, le dernier mois, je l'ai passé chez moi. Et, de toute façon, je pense que la plupart des conférences s'arrêtent au moins un mois avant le concours. Je pense que c'est important d'aller jusqu'au bout des conférences car c'est un exercice très utile pour se préparer aux conditions du jour J.
Cushs
La veille du concours : travailler ou ne pas travailler ?
Julien Vibert
Les derniers jours avant le concours, c'est vrai que j'ai baissé le rythme pour arriver frais et tranquille le jour J.

Cependant, j'ai gardé un rythme de révisions à environ 6 heures par jour. Et j'avoue avoir relu pas mal de fiches et de questions-types entre les épreuves. Mais l'important, c'est de ne pas se fatiguer avant le jour J.
Journaliste QDM (PT)
Coucou Julien ! Apprenais-tu sur des fiches pour des révisions plus rapides ou reprenais-tu l’intégralité de tes gros collèges pour réviser ? Conseillerais-tu les fiches du style codex ?
Encore une question : comment faisais-tu pour mettre à jour tes collèges car j’ai du mal à comprendre comment trouver les nouvelles recos... achetais-tu sans cesse les nouvelles éditions des collèges ? Merci :)
Julien Vibert
J'apprenais sur des fiches, mais seulement après avoir bien assimilé les gros collèges.
Je pense que les fiches sont un bon moyen de synthétiser la masse de connaissances à apprendre, mais elles ne remplacent en aucun cas celle-ci.

C'est vrai qu'il faut se tenir à jour des nouvelles recommandations et des nouveaux collèges. J'ai bien sûr pris le parti de lire (la plupart du temps en empruntant à la BU) les nouveaux collèges qui sont apparus au cours de mon externat. Après, je n'ai jamais eu de grosses surprises sur les changements entre les versions. Je pense qu'avoir bien travaillé l'ancienne version est suffisant pour assimiler rapidement les changements éventuels dans la nouvelle version.
Wassim
Penses-tu vraiment que les prépa privées sont indispensables, même s'il y a déjà des conf' dans ma fac ?
Julien Vibert
Je pense que c'est utile, notamment si les conférences de la faculté ne commencent qu'en D4, car cela permet de se préparer assez tôt au type d'exercices demandés.
Cependant, j'imagine qu'on peut très bien réussir sans passer par des conférences privées, notamment maintenant que le concours est en QCM, et où il y a moins de méthodologie spécifique à apprendre pour rédiger les cas cliniques.
onmybike
Comment mieux organiser mes révisions car j'ai l'impression de ne pas savoir par où commencer ? Je me sens perdu.
Julien Vibert
Difficile à dire, je ne sais pas si tu es au début ou à la fin de l'externat.

Je peux répondre de façon générale par rapport aux révisions en fonction de l'année de l'externat :
- 4e année : année pour assimiler et comprendre les connaissances sans nécessairement travailler spécifiquement pour les ECNi ;
- 5e année : compléter l'apprentissage des connaissances et commencer à s'entraîner de façon non intensive aux exercices de l'ECNi ;
- 6e année : après avoir éventuellement réalisé un dernier tour complet du programme, se lancer dans la réalisation intensive d'annales et d'exercices adaptés type ECNi.
Stuwart
Combien de tours de programme "complets" avais-tu réalisés ?
Julien Vibert
En D2/D3 : j'ai fait pour chaque matière un tour très complet au début, pour essayer de bien comprendre tous les items. Avant les partiels, je refaisais, en fonction de mon temps, un ou deux tours pour chaque matière, de façon plus ciblée sur les points importants.

Ensuite, l'été entre la D3 et D4 : j'ai fait un tour très complet et détaillé de tous le programme pour tenter d'avoir une vision globale des connaissances à acquérir. Ce tour m'a pris trois mois environ.

En D4 : j'ai réalisé en fonction des matières entre deux et trois tours, mais de façon plus rapide et ciblée sur les items importants. Personnellement, j'ai tendance à beaucoup lire en diagonale, et c'est la méthode que j'utilisais pour mes derniers tours (le regard se porte de toute façon préférentiellement sur les points clés, et c'est rapide).
Maxou
Comment progresser en LCA ? Faire des textes ou plutôt connaître bien son cours ?
Julien Vibert
Je ne sais pas si je suis la référence à suivre, car la LCA a été ma plus mauvaise note (je crois 59 sur 100).
J'ai quand même pendant tout mon externat plutôt bien réussi les épreuves de LCA. Je privilégiais la lecture régulière d'articles sans en faire une quantité énorme. Et en D4, j'ai beaucoup révisé le cours et notamment les définitions qui tombent souvent lors de l'épreuve. Il faut aussi faire beaucoup d'annales car, souvent, ce sont les mêmes questions qui reviennent.
Etudiant
Bonjour. Utilisais-tu un code couleur pour stabiloter tes livres ? Penses-tu avoir plutôt une mémoire visuelle ou auditive ? Merci.
Julien Vibert
Pas de code couleur, j'ai plutôt tendance à ne rien écrire sur mes livres pour des raisons esthétiques. J'ai plutôt une mémoire visuelle. C'est pourquoi j'ai pris le parti de lire énormément mes collèges, car je savais que, de cette manière, je les retiendrais correctement. Par ailleurs, j'ai quand même beaucoup assisté aux cours de la faculté, car je pense que l'on apprend mieux si l'on a entendu un professeur parler de cet item, car, de cette manière, il nous dit en direct quels sont les points importants à retenir. Je pense que c'est difficile d'avoir cet esprit critique tout seul devant un livre.
Nono
As-tu des conseils à donner pour la gestion des 3 j d'épreuves ?
Julien Vibert
D'abord, il faut avoir bien géré les jours avant l'épreuve, notamment pour arriver reposé et dans un état d'esprit tranquille à l'épreuve.

Le plus difficile est toujours la première épreuve, en raison du stress. Cependant, pour la plupart des personnes, les automatismes reviennent rapidement. Pour moi, après une heure d'épreuve. Il faut juste se concentrer sur les questions et si le travail de révisions a été bien fait ; la façon de répondre vient de façon assez naturelle, même dans un contexte de stress.

Pendant l'épreuve, toujours garder un état d'esprit positif. Personnellement, j'ai plutôt tendance à avoir un esprit de compétition, donc j'étais plutôt dans l'optique d'avoir le plus de points possible. Cela s'oppose à un état d'esprit qui serait plutôt négatif, qui consisterait à avoir "peur" de perdre des points.

Et entre les épreuves, essayez de ne pas penser à la précédente, car on fait tout le temps des erreurs, moi y compris (j'étais très frustré par ma première épreuve car je savais toutes mes erreurs). Gardez une bonne hygiène de vie (bien dormir), faire du sport. Eventuellement, révisez légèrement les points importants ; par exemple, les définitions de LCA avant l'épreuve de LCA.
Mentalol
Salut. T'es-tu basé sur les actualités pour viser certains sujets ? Merci.
Julien Vibert
Non, pas spécialement. J'ai juste révisé comme la plupart des gens les dernières recommandations, comme le calendrier vaccinal. A mon avis, il ne faut pas essayer de deviner les sujets qui vont tomber et être prêt à tout.
Jade
En combien de temps lisais-tu un collège de 300 pages, par exemple ?
Julien Vibert
Ça dépend du tour. Deux à trois semaines au premier tour, selon les spécialités.
Pour les derniers tours (lecture en diagonale), ça pouvait être entre un et trois jours.
Pauline
Comment bien commencer sa D2 ? (rythme, livres à acheter, etc.).
Julien Vibert
Pour le rythme, il ne s'agit pas de partir sur une course endiablée et intensive. L'externat est plutôt une course de fond.
Personnellement, j'ai commencé ma D2 comme une période d'apprentissage et de découverte, sans stress particulier par rapport au concours. J'ai donc essayé de profiter un maximum des stages cliniques, des cours et de la lecture des ouvrages de référence.

Ensuite, concernant les livres à acheter, j'ai moi-même privilégié les collèges qui sont censés être la référence pour l'ECNi.
Au cours de l'externat, il m'est cependant arrivé de consulter d'autres ouvrages à la BU pour varier les points de vue sur chaque matière.
Je n'ai pas acheté de livres de fiches ou de questions types avant la fin de la D3.
Ju
Bonjour. Comment fait-on pour être major aux ECN alors qu'on a crité pendant toute la P2 et la D1 ?
Julien Vibert
Pour moi, la P2 et la D1 sont indépendantes de la préparation aux ECNi.
J'avais en effet personnellement passé beaucoup de temps sur mon double cursus médecine-sciences à Paris-Descartes puis à l'ENS Paris. Ensuite, j'avais eu également une pause d'un an pour réaliser un M2 de biologie des systèmes. J'ai donc débuté l'externat comme si je commençais un nouvel apprentissage.
Jade
Comment faisais-tu pour ne pas oublier ? Aurais-tu un exemple de plan type à conseiller pour organiser la révision ?
Julien Vibert
J'ai lu et relu énormément les ouvrages théoriques ; donc, naturellement, ça rentre au bout d'un certain temps. Pareil pour toutes les questions types.

Chacun trouvera son plan-type en fonction de sa façon de travailler et de mémoriser les choses. Je sais, par exemple, que beaucoup de personnes décident de ne pas assister aux cours de la faculté, ce que je peux comprendre. L'essentiel, c'est de ne pas faire d'impasse, de garder le temps nécessaire pour s'entraîner spécifiquement aux exercices et surtout conserver une bonne hygiène de vie.
Journaliste QDM (SL)
Live chat avec Julien Vibert
 
Docteur Mouse
On a tendance à se dire que le major est aussi celui qui a su ratisser large pour répondre aux questions un peu borderline avec le programme. Comment gérer la part de notions hors collèges qui tombent ? Collèges, annales, conf privée/fac OK, mais avec tout ça, "ça suffit", j'ai envie de dire ? Merci beaucoup !
Julien Vibert
C'est vrai que, pour faire la différence, il faut avoir le maximum de connaissances nécessaires. J'ai un avantage car, naturellement, j'adore découvrir et comprendre beaucoup de choses. C'est pourquoi j'ai lu avec attention tous les items du programme sans exception, je n'ai pas hésité à aller consulter plusieurs ouvrages sur la même matière.

Par exemple, je trouve que ce qui m'a énormément aidé, c'est de lire le Harrison (Principes de médecine interne) et le Oxford Handbook of Clinical Medicine, qui n'étaient pas des ouvrages au programme, mais qui offrent une vision très globale et riche de toutes les connaissances médicales. Cela m'a permis de développer une grande culture médicale, et un intérêt pour tous les aspects du programme.
Debka
Tout d’abord, je voulais te féliciter pour ton parcours exceptionnel. À quel moment as-tu pris la décision de choisir l’oncologie médicale ? Était-ce une évidence dès le début ou le résultat d’une réflexion plus longue ?
Julien Vibert
Merci beaucoup. En fait, ça peut paraître étrange, mais mon objectif depuis que je suis petit est de "guérir le cancer". Ce qui m'intéresse avant tout, c'est de trouver des nouveaux traitements pour cette maladie. J'ai donc beaucoup hésité à faire une carrière purement scientifique. Cependant, j'ai finalement considéré que pour apporter le maximum en vue de cet objectif, je me devais de connaître la médecine, d'être au contact des patients pour apporter des réponses réalistes à leurs besoins, sans rester dans une tour d'ivoire.

C'est pourquoi j'ai décidé de suivre un double cursus médecine-sciences, et que je suis actuellement en thèse de sciences, car je veux, à terme, pouvoir apporter le maximum en recherche contre le cancer. Plus spécifiquement, dans mon cas, mon amour des mathématiques fait que je m'oriente vers l'application des nouvelles techniques (bio-informatique, machine learning, etc.) au service des patients, car ce sont des outils très puissants. Mais je pense que c'est important que les médecins puissent comprendre ces outils pour les utiliser à bon escient.
Journaliste QDM (SL)
Ce Live chat est sur le point de se terminer. Dernière question.
 
-- Nanocervo
Supprimer les ECN, c'est une bonne décision ? Peut-on faire plus intelligent pour affecter les étudiants ?
Julien Vibert
C'est une décision que je peux comprendre. La vraie question, c'est en effet comment améliorer cette procédure d'affectation. Je pense qu'il n'y a malheureusement pas de méthode miracle pour cela. En effet, la plupart des étudiants ont le même niveau et il sera toujours très difficile de vouloir les départager. Chaque méthode proposée aura ses avantages et ses inconvénients.
Journaliste QDM (SL)
C’est fini pour aujourd’hui. Merci Julien d’avoir engagé le dialogue avec les lecteurs du « Quotidien » et de remede.org. À vous le mot de la fin !
Julien Vibert
Merci beaucoup à tous. J'espère avoir pu apporter des éléments de réponses aux questions que vous m'avez posées. J'insiste sur le fait qu'il n'y a pas de méthode optimale qui puisse s'appliquer à tout le monde. Chacun est différent, et j'ai principalement ici basé mes réponses sur mon expérience personnelle, qui ne s'applique sûrement pas à tout le monde.

L'essentiel, c'est de travailler régulièrement, sérieusement, tout en gardant une bonne hygiène de vie. Il faut toujours garder en mémoire le fait qu'on ne travaille pas pour réussir un concours mais avant tout pour devenir bon médecin. Les deux ne sont malheureusement pas tout le temps compatibles. Mais je pense que si l'on travaille sincèrement pour essayer de comprendre et retenir les points essentiels qui feront de nous des bons médecins, on a de bonnes chances de ne pas rater ce concours!
Je vous souhaite bon courage et bonne chance, car il en faut également !
Journaliste QDM (SL)
Nous n’avons pas eu le temps de relayer toutes vos questions, très nombreuses aujourd’hui. Merci à toutes et à tous pour votre participation !
Rendez-vous dans le 15 mai 2019 pour un nouveau Live Chat sur le thème de la maladie de Lyme. Le Pr Éric Caumes, chef de service des maladies infectieuses et tropicales de la Pitié-Salpêtrière, répondra à vos questions en direct.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr