La Fédération des associations générales étudiantes (Fage) et les fédérations étudiantes des filières MMOPK (Maïeutique, médecine, odontologie, pharmacie, kinésithérapie) s’opposent fermement à la proposition de la Cour des comptes visant à instaurer un accès direct aux études de pharmacie et de maïeutique via Parcoursup.
Prévue en complément de la voie classique à partir de 2025, cette expérimentation (hypothétique), proposée par les Sages de la Cour des comptes, aurait pour objectif de recruter et fidéliser davantage d’étudiants alors que l’attractivité de ces deux filières est au plus bas. « À titre expérimental, sur un panel d’universités, il convient de mettre en place un accès direct en pharmacie et en maïeutique pour un contingent d’élèves sélectionnés sur Parcoursup », précisent les Sages dans un rapport rendu public le 11 décembre sur l’accès aux études de santé.
Mesure contre-productive selon les fédérations étudiantes
Mais aux yeux des représentants étudiants, cette mesure risque de produire l’effet inverse et de fragiliser encore plus l’attractivité de ces filières. « Alors que le nombre d’étudiantes et étudiants accédant aux études de pharmacie a diminué de 6 % et de 4 % pour les études de maïeutique, la proposition d’une voie directe et spécifique pour ces deux filières doit inquiéter, écrivent-ils. 55 % des étudiantes et étudiants en pharmacie et 47 % des étudiantes et étudiants en sage-femme n’auraient pas choisi ces filières si la décision avait été prise à la fin du lycée ». Pour eux, cette année commune de formation, durant laquelle les étudiants reçoivent tous les mêmes enseignements, donne la possibilité aux jeunes de construire leur « projet d’orientation au fur et à mesure » de leur parcours, grâce à l’acquisition d’un socle de connaissances solide.
Un accès direct à la pharmacie et à la maïeutique juste après le baccalauréat présente une réelle « menace pour l’orientation et un danger pour le système de santé », alertent-ils. Selon eux, le maintien d’une année commune est indispensable pour préserver un « système de santé centré sur le patient, grâce à des enseignements partagés entre les différentes filières de santé favorisant le travail entre les professions ».
Avenir incertain pour la première année
Partageant cependant la plupart des autres constats formulés par la Cour des comptes, les fédérations insistent sur l’importance de garder cette « entrée commune dans les études MMOPK, opportunité inégalable de se forger une culture commune de la santé ».
Au regard des multiples dysfonctionnements de la réforme PASS/L.AS, les fédérations étudiantes avaient, en avril dernier, appelé les pouvoirs publics à des ajustements majeurs et à davantage de lisibilité. Loin de revenir à l’ancien système, elles avaient recommandé l’instauration d’une voie lisible d’entrée dans les études de santé, autrement dit une licence unique avec un fort tronc commun de santé et des modalités d’enseignement et d’évaluation harmonisées sur l’ensemble du territoire.
Pour simplifier la réforme, les doyens ont eux proposé, en septembre, que chaque université adopte une seule voie d’admission : soit exclusivement via le PASS, soit uniquement via la L.AS. Concrètement, cela implique qu’une université qui maintient le PASS ne pourra pas proposer de L.AS 1, et inversement.
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